Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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L'usage du copte du IVe au VIe siècle : qu'écrit-on en copte plutôt qu'en grec ?

Après avoir suivi, l’an dernier, l’émergence du copte, apparu dans des milieux égyptiens chrétiens parfaitement hellénisés, nous explorerons cette année son positionnement face au grec pendant les trois premiers siècles de son existence. Nous verrons comment, reflétant les profondes mutations culturelles et politiques qui modelèrent la société tardive, ce dernier évolua selon une dynamique qui amena le copte à gagner toujours plus de terrain.

Si le copte fait son apparition dans nos sources dans les dernières décennies du IIIe siècle comme médium lié à l’apprentissage, il faut attendre le second tiers du siècle suivant pour le voir se développer comme médium servant à la communication de la vie de tous les jours. L’examen, mené l’an dernier, des ensembles bilingues conservés pour les IVe/Ve siècles a montré qu’il est employé presque exclusivement dans le domaine de l’épistolographie privée. Ainsi a-t-on vu se dessiner une scission très claire de la documentation, fondée sur une répartition linguistique : d’une part, le copte pour les écrits informels, relevant de la sphère privée, et, d’autre part, le grec pour toutes les sortes d’écrits, formels ou informels, relevant de la sphère publique ou privée. Les exceptions sont rarissimes, et la seule qui soit incontestable est une vente à terme du IVe siècle (P.Kellis VII 123). Quoiqu’écrit en copte, ce document emprunte son formulaire aux reçus grecs, avec lesquels il présente néanmoins des différences fondamentales, dont la plus patente est l’emploi de la forme épistolaire, qui est la seule forme d’expression écrite que connaisse le copte à cette époque. Le fait de renoncer à calquer en copte les chirographes ou les documents notariés grecs témoigne de la conscience d’une incompatibilité entre cette langue et les instruments juridiques.

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