Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Après les considérations préliminaires exposées dans le premier cours, il faut revenir sur les termes du titre du cours pour essayer de mieux les circonscrire, non sans quelques mises en garde de rigueur. Après avoir tenté de définir la notion de christianisation, il faut revenir sur la définition de la culture qui préexistait avant l’avènement du christianisme et que l’on traite – avec un peu trop de facilité – de « païenne ».

Tandis que le christianisme (christianismos) est l’apanage des chrétiens (christianoi), il s’oppose à l’hellénisme, dont les adeptes sont les Hellènes/Grecs (hellênes). Cette notion d’hellénisme (hellênismos) apparaît d’abord dans les traités grammaticaux pour désigner la correction dont on fait preuve dans le maniement de la langue grecque. Mais, avec le développement du christianisme, le mot prend le sens nouveau de « paganisme ». Comment expliquer ce glissement de sens ? C’est précisément la notion de langue qui est au cœur de l’évolution sémantique : la langue grecque est indissociablement liée à un ensemble de valeurs culturelles transmises par une éducation (paideia), qui s’opposent aux valeurs du christianisme en tant que ces dernières rejettent le formalisme de la paideia grecque et revendiquent une simplicité formelle, gage de vérité.