Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Le passage en revue de l’opinion d’un certain nombre de Pères de l’Église sur la paideia grecque dans le cours précédent a permis de montrer que cette dernière constituait un patrimoine culturel devenu un espace culturel neutre, partagé par les chrétiens comme les païens. Il faut ainsi renoncer à l’expression « culture païenne », qui n’a de sens qu’à époque ancienne et dans certains milieux. On parlera plutôt de culture grecque profane ou de culture traditionnelle ou classique pour s’intéresser au sort de cette dernière face au christianisme. Comme la dimension diachronique est essentielle, il faut commencer par esquisser le cadre historique de la christianisation de l’Égypte.

La christianisation de l’Égypte

Au sein de l’ancien Empire romain, le christianisme a tout d’abord coexisté avec d’autres religions avant son officialisation avec la création de l’empire chrétien au IVsiècle.

En Égypte, l’État réduisit puis coupa durant le Haut-Empire les subventions destinées à construire et entretenir les édifices cultuels, entraînant ainsi la désaffection des temples et de leurs cultes, et créant un appel d’air bénéfique au christianisme. Après le triomphe du christianisme et la « suprême résistance » au christianisme des derniers païens (Olympios, Hypatie, Horapollon), le déclin du paganisme semble avoir été plus rapide que ne le laissent croire les récits hagiographiques ou la réitération des lois anti-païennes. Mais il est difficile de continuer à suivre le paganisme, socio-culturellement très circonscrit et susceptible d’être fantasmé par les auteurs à des fins polémiques à partir du Vsiècle. Comment, dans ces conditions, évaluer plus précisément, en évitant le caractère impressionniste des sources littéraires, la montée du christianisme et la résistance du paganisme ?