Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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Les dystrophies rétiniennes regroupent un ensemble très large de maladies génétiques complexes aboutissant de manière séquentielle, avec un rythme et une distribution variables, à la perte de la fonction des bâtonnets (vision nocturne) et/ou des cônes (vision diurne, colorée et centrale). Nous sommes en effet dotés d’un double système visuel qui nous permet de nous adapter à différents niveaux de luminance.

Ces affections sont la conséquence de multiples mutations dont les modes de transmission sont connus de longue date : dominants, récessifs, liés à l’X, mitochondriaux, complexes.

La compréhension de ces maladies, qui était rendue difficile par le caractère extrêmement tardif et rare des études histopathologiques, a beaucoup bénéficié d’analyses de modèles animaux et surtout d’une meilleure connaissance de la physiologie moléculaire de la vision. En effet, l’identification d’abord de la rhodopsine puis des opsines des cônes et de très nombreuses protéines impliquées dans la phototransduction visuelle ainsi que l’analyse de la signalisation au niveau de la rétine depuis les travaux de Ramón y Cajal, de Wald, Hubel et Wiesel, Dowlilng, Werblin, Nathans, entre autres, ont permis de mieux comprendre le codage de l’information dans la rétine et les mécanismes de la phototransduction visuelle, ainsi que la structure des photorécepteurs.

À partir de l’analyse de plusieurs modèles animaux, de nouvelles protéines ont été mises en évidence au sein des segments externes des photorécepteurs, dans des affections strictement rétiniennes ou associées à des atteintes cochléaires voire systémiques comme par exemple le syndrome de Usher, ou ceux décrits dans le séminaire suivant.

S’est ainsi élaborée une véritable physiologie/physiopathologie moléculaire permettant de mieux comprendre la maladie. Plusieurs déficits ont été ainsi mis en évidence au niveau du métabolisme de la vitamine A, du renouvellement des segments externes des photorécepteurs, de l’ensemble des étapes de la phototransduction et de l’adaptation visuelle, de la transmission synaptique, l’ensemble permettant aujourd’hui de mieux comprendre et de mieux décrire des assemblages macromoléculaires indispensables à la fonction visuelle.

Ces connaissances ont suscité l’émergence d’approches thérapeutiques novatrices comme la thérapie génique qui sont discutées dans les autres cours.