Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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Maladie devenue mythe, la tuberculose reste d’actualité et a même ré-émergé ces trente dernières années du fait de la pandémie de sida dont le déficit de l’immunité cellulaire qu’il entraine facilite le développement. La situation s’est aggravée du fait de l’extension de souches résistantes, parfois à tous les médicaments anti-tuberculeux disponibles. La tuberculose apparaît donc actuellement comme une des priorités de santé publique à l’échelle de l’ensemble de la planète. Elle est cependant, au sein des maladies infectieuses, l’une de celles où l’injustice inégalitaire est la plus criante. Ce sont les populations les plus pauvres, celles vivant dans les pays où les systèmes médicaux sont les plus désorganisés qui y payent le plus lourd tribu : absence de surveillance et de diagnostic, traitements insuffisants en quantité, qualité et durée générant la (multi)résistance. Notre quart-monde urbain n’en est pas à l’abri en ces périodes de crise et certains environnements, comme l’environnement carcéral, sont pourvoyeurs de souches multirésistantes (100 % dans certaines prisons russes). Mais il est d’autres inégalités devant cette maladie, certaines sont médicales comme l’extrême difficulté du diagnostic chez le jeune enfant, comme l’inefficacité du BCG dans les régions intertropicales. D’autres sont sociales et culturelles comme la stigmatisation des femmes tuberculeuses rejetées de leurs communautés dans certaines cultures. La prise en charge de la tuberculose à l’échelle de la planète est un défi majeur.