Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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La première leçon a porté sur des rappels concernant la définition et les propriétés des états quantiques, d’une part, et la mesure en physique quantique d’autre part. Les notions d’état pur (représenté par une fonction d’onde) et de mélange statistique d’états (représenté par un opérateur densité) ont été rappelées. Nous avons à cette occasion décrit le système le plus simple, celui d’un qubit à deux états, en introduisant la représentation du vecteur de Bloch évoluant sur la sphère de Bloch (cas pur) ou à l’intérieur de celle-ci (mélange statistique). Cette représentation identifie les qubits à des spins 12 et exploite les propriétés du moment angulaire de ces spins. Le lien entre les composantes du vecteur de Bloch et les valeurs moyennes des opérateurs de Pauli du qubit a été rappelé. La généralisation de cette description au cas d’un système à d niveaux (d > 2 ; qudit) a été brièvement évoquée. Dans ce cas, les opérateurs de Pauli sont remplacés par une base d’opérateurs tensoriels irréductibles sur lesquels l’opérateur densité du système peut être développé. Nous avons ensuite abordé la description d’un système de N qubits symétrique par échange de deux qubits quelconques en introduisant la base des états de Dicke, états propres de valeur propre maximale J = N/2 du moment angulaire total de l’ensemble des N spins 12 constituants du système. Les états cohérents du moment angulaire ont été ensuite décrits. Les N spins sont alors alignés dans une même direction sur une « hyper sphère de Bloch » dont la donnée des angles polaires définit l’état. Les états cohérents définissent ainsi une base continue d’états sur lesquels n’importe quel état symétrique des N qubits peut se développer. Nous avons rappelé l’analogie de cette base avec celle des états cohérents d’un oscillateur harmonique (états cohérents de Glauber). Les propriétés des états cohérents du moment angulaire (fluctuations transversales, relations de fermeture) ont été rappelées. Nous avons conclu cette partie par une discussion générale sur le caractère statistique de la notion d’état quantique, qu’il est impossible de déterminer à partir de mesures effectuées sur une seule réalisation du système. La connaissance de la fonction d’onde (cas pur) ou de la matrice densité (mélange) demande nécessairement que des observations soient effectuées sur un grand ensemble de systèmes tous préparés dans le même état. Le corollaire de cette propriété statistique est qu’il est impossible de cloner parfaitement un système quantique puisque un tel clonage permettrait de réaliser un ensemble à partir d’un seul système et introduirait une contradiction interne dans la théorie.