Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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La sixième et dernière leçon a présenté un aperçu des effets d’optique non-linéaire géants que produit l’effet de blocage Rydberg pour des champs optiques se propageant dans un ensemble dense d’atomes. L’effet repose sur le phénomène de transparence électromagnétiquement induite (TEI) (electromagnetically induced transparency ou EIT en anglais). Nous avons donc commencé par rappeler ce qu’est la TEI habituelle (c’est-à-dire pour un gaz d’atomes évoluant entre des niveaux modérément excités), avant d’en voir les effets lorsque l’un des niveaux concernés est un état de Rydberg fortement excité.

Un milieu atomique fortement absorbant pour un faisceau sonde résonnant sur une transition optique entre un état fondamental |b> et un état excité |e> devient transparent pour cette sonde en présence d’un faisceau pompe (ou « faisceau contrôle ») satisfaisant une condition de résonance à deux photons vers un troisième niveau |a> (les trois niveaux |b>, |a> et |e> formant une configuration en Λ ou en échelon). Par interférence quantique, l’état |e> devient un « état noir » non couplé au rayonnement. L’effet se produit dans une fenêtre de transparence en fréquence étroite autour de la condition de résonance. Les photons de la sonde se couplent fortement à une « onde de spin » atomique portant les atomes du milieu dans une superposition des états |a> et |b>. La sonde couplée à l’onde de spin devient une onde de « polariton d’état noir » (dark state polariton) se propageant dans le milieu avec une vitesse de groupe beaucoup plus petite que dans le vide (« lumière lente »). Cet effet est dû à une variation très rapide sur la largeur de la fenêtre de transparence de l’indice de réfraction vu par la sonde.