Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Dans l'attente de méthodes non invasives qui permettraient de voir les colonnes corticales ou les neurones individuels chez l'homme, une stratégie indirecte joue un rôle important dans l'étude de l'organisation interne des représentations cérébrales. C'est la méthode d'adaptation, également appelée méthode d'amorçage (Grill-Spector & Malach, 2001 ; Naccache & Dehaene, 2001). Elle se fonde sur la découverte neurophysiologique que la plupart des neurones corticaux, quel que soit le niveau de codage où ils interviennent, montrent une diminution de leur réponse lorsque l'on répète plusieurs fois le même stimulus. En IRMf, un phénomène d'adaptation similaire peut être observé : le signal d'activation cérébrale décroît à mesure que l'on présente un même stimulus plusieurs fois, relativement à une situation de contrôle dans laquelle des stimuli différents sont présentés à chaque essai.

L'étude des propriétés fines de l'adaptation permet deux inférences utiles en psychologie cognitive (Naccache & Dehaene, 2001). Si le signal est moindre dans une région cérébrale donnée quand le stimulus A est suivi de A, que quand B est suivi de A, c'est d'abord que la région cérébrale en question discrimine les stimuli et B, donc (vraisemblablement) qu'elle contient des populations partiellement différentes de neurones codant pour A et B. Cette inférence peut être valide, alors même que l'imagerie n'a pas la résolution suffisante pour voir, de façon directe, ces deux populations. Ainsi, la méthode d'adaptation offre une forme, certes indirecte, d'hyper-résolution.