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Le séminaire a réuni quelques centaines de personnes issues de disciplines très diverses (sciences cognitives, psychologie développementale, neuropsychologie, neurosciences, philosophie, anthropologie), dont une bonne moitié d’étudiants.

L’objectif était de faire le point sur les interactions entre le nombre et l’espace, exactement vingt ans après la publication, par Stanislas Dehaene, Serge Bossini et Pascal Giraux (1993), d’un article mettant en évidence une association systématique et automatique : dès qu’une personne de culture occidentale réfléchit aux nombres, elle ne peut pas s’empêcher d’associer les petits nombres avec la partie gauche de l’espace, et les grands nombres avec la droite. Ce phénomène a été appelé l’effet SNARC (spatial-numerical association of response codes).

Pourquoi les concepts de nombre, d’espace, mais aussi de temps, sont-ils aussi étroitement liés ? Pas moins d’un millier de publications ont exploré les origines de cet effet. Même les bébés, et d’autres espèces animales, considèrent les dimensions de nombre, de taille, d’intensité et de durée comme des grandeurs avec une polarité commune, l’axe petit-grand. Une association systématique entre les petits nombres et la gauche est même retrouvée chez le poussin ! Il semble donc que les mécanismes de l’effet SNARC soient très anciens dans l’évolution. Chez l’homme, l’imagerie cérébrale suggère que le cortex pariétal, qui abrite de multiples codes neuronaux pour les dimensions numériques et spatiales, pourrait être le siège de cette interaction. Mais comment ces représentations sont-elles modifiées par la culture et l’éducation, particulièrement le sens de l’écriture, dont on sait à présent qu’il peut modifier et même renverser l’effet SNARC ? Vingt ans après, la « chasse au SNARC » continue.

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