Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
-

Résumé

Cette introduction rappelle tout d’abord l’arrière-plan sur lequel se place la thématique de la série de cours entamée l’an dernier sur la norme religieuse et les questions d’autorité. Il s’agit, d’une part, de la conduite du projet de recherche Collection of Greek Ritual Norms, où la substitution de la notion de « normes rituelles » à celle de « lois sacrées » qui prévalait depuis le XIXsiècle impose une réflexion sur la portée de ces différents termes. D’autre part, le statut spécifique de l’antiquité grecque comme héritage de notre modernité et de sa rationalité a longtemps inspiré la vision discutable d’une « laïcisation » de la politique et de la loi au cours de la période archaïque. C’est le prétendu passage du muthos au logos qu’il importe de revoir en profondeur, en fonction des spécificités du polythéisme grec.

Après avoir rappelé quelques travaux significatifs de cette orientation interprétative, on reprend le fil de l’étude lexicale inaugurée en 2020/21, et notamment l’eunomia, la « bonne organisation » fondée sur une « bonne répartition » dont la première occurrence se trouve au chant XVII de l’Odyssée (v. 487). Ensuite, un excursus sur le mot nemesis, terme fondé lui aussi sur l’action de « répartir », de « distribuer », permet de situer la notion de réprobation ou d’indignation collective dans le registre des puissances divines de la régulation comme Eunomia, Dikè, ou les Moires.