Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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Le dossier des vases de culte éleusiniens a fourni l’occasion inattendue d’étudier un phénomène connu, mais peu abordé par la recherche : celui des impostures savantes.

L’occasion d’une telle confrontation avec le phénomène des impostures a été fournie par une scène unique, ornant un bijou en or, daté de l’époque « hellénistique ». S’agissant d’un objet publié par des spécialistes renommés, exposé au Musée National Archéologique d’Athènes et appartenant à une collection fameuse, il avait échappé à un examen intensif durant un demi-siècle. Il s’est finalement avéré qu’il s’agissait d’une imposture moderne.

Ce fait établi, il a fallu comprendre le contexte de la création du faux, chercher les probables artistes, comme le cerveau qui avait pu concevoir une telle invention. Cette longue quête nous a menée sur les chemins d’une famille réputée d’artistes archéologiques en Grèce, auxquels la recherche du tournant du XXsiècle doit la majorité des illustrations, restaurations interprétatives, reconstructions et répliques d’art antique : les artistes Émile Gilliéron, père et fils (1850-1924 et 1885-1939). Ils sont davantage liés à l’archéologie de l’âge du Bronze, puisqu’ils ont œuvré auprès d’Heinrich Schliemann et d’Arthur Evans, pour ne nommer que les plus fameux. De nombreux préhistoriens ont par le passé associé des objets uniques à ces excellents artistes, dans la plupart des cas sans conclusions définitives.