Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

La leçon commence par un hommage aux villes d’Ukraine, et à Kiev en particulier, bombardées par les forces russes. Les pages de Volney entre dans une résonance terrible avec cette actualité.

La méditation de Volney sur les ruines constitue la promesse d’une œuvre nouvelle, le point de départ d’une autre histoire possible. Ironie de l’histoire, l’œuvre de Volney elle-même est en partie perdue, dans la mesure où elle est aujourd’hui oubliée (une condition fréquente de la perte). Volney voyagea aux États-Unis, et se lia d’amitié avec Thomas Jefferson. À l’issue de ce voyage, il composa un Tableau du climat et du sol des États-Unis d’Amérique, où il faisait une description géographique détaillée, qui fut, un peu plus tard, l’objet d’un résumé ironique de la part de Sainte-Beuve. Volney y proposait pourtant un regard anthropologique remarquablement moderne, mettant sur le même plan les « Sauvages de l’Amérique » avec les « Grecs d’Homère » pour illustrer la « misère de la condition humaine ». Les Amérindiens vivaient, selon lui, dans un sentiment illusoire de bonheur, comparable à celui que peuvent éprouver les soldats sur le champ de bataille. Développant toute une pensée de l’aliénation, Volney considérait que le bonheur réel était nécessairement lié à la liberté, et donc différent du sentiment de bonheur. Cette idée que le progrès était objectivable montre que l’héritage révolutionnaire nourrissait sa pensée.