Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
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Exploitation des ressources du rift dans le temps et l’espace

Auteurs Lamya Khalidi (CNRS), Joséphine Lesur (Muséum national d’histoire naturelle), Virginie Tallio (Instituto Universitário de Lisboa), Jacques Varet (SARL Géo2D), Doris Barboni (CNRS), Cécile Doubre (Université de Strasbourg)

L’eau au rythme des hommes

Auteurs : Doris Barboni (CNRS), Benoît Hazard (CNRS)

Résumé : Paléontologues et anthropologues travaillent sur des « pas de temps » très différents, ne parlent pas la même langue, et n’étudient pas les mêmes « objets ». De ces écarts est né un chapitre de livre sur l’eau. Dans le Rift Est Africain, l’eau est la ressource clef-de-voute des socio-écosystèmes alternant des hautes terres et des basses terres. Nos observations sur les lieux d’eau du nord de l’Éthiopie jusqu’au nord du Kenya, depuis le passé très lointain (au-delà du million d’années) jusqu’à la période historique et actuelle, suggèrent l’importance de cette ressource. Perles de vie, refuges, cul-de-sac évolutifs, les « lieux d’eau » des zones arides présentent une variété de matériaux qui appellent à des méthodologies interdisciplinaires. Ils ouvrent de nouvelles perspectives à la fois sur les dynamiques socio-écologiques passées d’espaces aujourd’hui désertiques, sur le passé évolutif de nos ancêtres, et plus récemment sur la résilience des sociétés pastorales actuelles. Aujourd’hui nous assistons cependant à un changement de paradigme : les activités humaines ont un impact sans précédent sur l’eau.

Dispersions/isolement face aux réseaux hydrographiques et reliefs

Dispersions/isolement face aux réseaux hydrographiques et reliefs

Auteurs Isabelle Crevecœur (CNRS), Sandrine Prat (CNRS), Jean-Renaud Boisserie (CNRS), Carlo Mologni (University of Cambridge), Mathieu Schuster (CNRS), Jessie Cauliez (CNRS)

Résumé : L’évolution humaine dans le Rift s’est construite à l’interface d’une diversité environnementale locale, liée à la multiplication de bassins hydrographiques plus ou moins connectés, et de grands changements climatiques planétaires. Ces transformations des milieux de vie au gré des alternances de périodes arides et humides ont parfois constitué de véritables barrières environnementales ou des zones de refuges pour les faunes et les groupes humains. À travers quelques exemples clés de l’histoire évolutive humaine, nous discuterons de la complexité des réponses aux changements environnementaux, des dynamiques de dispersion ainsi que de l’extraordinaire capacité d’adaptation des populations humaines. Nous montrerons entre-autre que les choix entraînant certaines mobilités sont multifactoriels, souvent difficiles à identifier dans le registre fossile, et pas nécessairement en lien avec un déterminisme climatique.

Impacts environnementaux sur les sociétés historiques sur les hauts-plateaux éthiopiens

Impacts environnementaux sur les sociétés historiques sur les hauts-plateaux éthiopiens

Auteurs Marie-Laure Derat (CNRS), Jean-Renaud Boisserie (CNRS), Pierre Sepulchre (CNRS), Doris Barboni (CNRS)

Résumé : Comprendre les effets des dérèglements climatiques et des transformations de l’environnement sur les sociétés est un défi qui concerne les scientifiques aujourd’hui et qui intéresse aussi celles et ceux qui travaillent sur le passé. Les exemples sont nombreux de civilisations dont on explique l’effondrement par des changements drastiques du climat. Le déclin de la civilisation aksumite au VIIe siècle de notre ère est l’un des cas qui, dans le rift est-africain, concentre l’attention des archéologues, paléoclimatologues ou paléobotanistes. Mais à ce jour, les corrélations entre transformations environnementales et déclin d’Aksum ne sont pas probantes. Comment, à l’avenir, tenter de trouver des réponses pour expliquer le déclin d’Aksum ou mettre en évidence des changements environnementaux ? Quels marqueurs, quelles méthodes pourraient affiner notre connaissance du milieu naturel du premier millénaire sur les hauts plateaux éthiopiens ? Et par quels moyens appréhender de manière plus fine la relation des sociétés aksumites à leur environnement ?

Du geste technique à l’expression culturelle, des matières premières à l’écologie : les savoirs et savoirs-faire potiers du Rift éthiopien, des modèles de référence

Du geste technique à l’expression culturelle, des matières premières à l’écologie : les savoirs et savoirs-faire potiers du Rift éthiopien, des modèles de référence

Auteurs Jessie Cauliez (CNRS), Claire Manen (CNRS), Anne-Lise Goujon (Ministère de l’Europe et des affaires étrangères)

Résumé : À la faveur des recherches ethnographiques en contexte de production traditionnel, on sait que tout acte technique conduisant à la réalisation d’un objet se fonde sur des connaissances acquises au sein d’une niche sociale structurée par les héritages, les normes, les interdits, les échanges. Décrypter les actions sur la matière (gestes techniques), c’est avoir accès à l’expression culturelle d’une société. La communication présentée ici questionne les sources actualistes inhérentes à plusieurs communautés de potières d’Éthiopie, pays où la diversité des traditions techniques est exceptionnelle. Il s’agit d’évoquer comment ces sources permettent : 1) de restituer à partir de l’étude des traditions potières actuelles et de l’analyse de la profondeur historique de ces premiers savoir-faire, des dynamiques de peuplement passées ; 2) d’apporter des réponses aux problèmes d’interprétations techno-économiques et socio-culturels des ensembles archéologiques ; 3) de décupler l’efficacité des protocoles analytiques des vestiges céramiques archéologiques néolithiques d’Afrique et d’Europe ; 4) de proposer les moyens de valoriser cet artisanat traditionnel et de susciter des projets de patrimonialisation, en s’intéressant à leur intégration dans les dynamiques modernes.

Relations humanité-“nature” : l’angle du patrimoine

Relations humanité-“nature” : l’angle du patrimoine

Auteurs Jean-Renaud Boisserie (CNRS), Guillaume Blanc (Université de Rennes), Jean-Baptiste Eczet (EHESS)

Résumé : Lorsqu’ils sont décrits par les cultures occidentales, les espaces du patrimoine africain font l’objet de clichés tenaces. En Afrique orientale peut-être plus qu’ailleurs, la réalité des relations entre humains et “nature” est ainsi masquée par des idées préconçues qui semblent imperméables au temps qui passe et aux avancées de la recherche. Le Rift est ainsi désigné comme l’origine géographique de l’humanité, abritant des populations aux modes de vie « primitifs » et dont les « traditions » attesteraient, selon les uns, d’une communion ancestrale avec leur environnement, et selon les autres, d’une propension catastrophique à dégrader un environnement originel, à sauvegarder coûte que coûte. Les sciences “naturalistes” et les sciences humaines et sociales permettent de questionner ces concepts et les usages qui en découlent, c’est-à-dire les “bonnes” manières de gouverner la nature et les humains. Il est aujourd’hui crucial de prendre du recul vis-à-vis des notions de « nature » et de « patrimoine », et d’enfin combiner les outils des sciences de la vie et de la société pour décrire les interactions réelles entre des groupes humains et leurs milieux. Une description plus réaliste de ces interactions aura des conséquences pratiques pour leur gestion.

Le patrimoine dans le Rift, une fabrique politique ? Le cas de l’Éthiopie

Le patrimoine dans le Rift, une fabrique politique ? Le cas de l’Éthiopie

Auteurs Marie Bridonneau (CNRS), Jessie Cauliez (CNRS), Marie-Laure Derat (CNRS), Raphaël Pik (CNRS), Jean-Renaud Boisserie (CNRS)

Résumé : Patrimonialiser un bien c’est d’abord l’identifier, le sélectionner, puis le conserver et le valoriser. Si les premières étapes peuvent émaner d’acteurs associatifs ou scientifiques, la conservation et la valorisation relèvent d’une autorité souveraine, bien souvent l’État. Au-delà, l’Unesco est garante d’un label dont les contours n’ont cessé de s’étendre depuis sa création en 1972, favorisant ainsi la représentation croissante des États du Rift sur la Liste du Patrimoine mondial. Parmi les sites labellisés en 2023, deux sont éthiopiens : l’un en tant que patrimoine naturel (les Monts du Balé), l’autre en tant que paysage culturel (Gedeo). L’Unesco offre ici une arène et une scène à un État en crise, en conflit ces dernières années avec plusieurs des entités régionales et/ou ethnolinguistiques qui le composent. Plus que jamais, la fabrique du Patrimoine Mondial est en Éthiopie affaire de politique intérieure…

Conserver et valoriser les collections archéologiques et paléontologiques dans le rift : expériences de collaborations scientifiques

Conserver et valoriser les collections archéologiques et paléontologiques dans le rift : expériences de collaborations scientifiques

Auteurs Clément Ménard (Centre européen de recherches préhistoriques de Tautavel), Anne-Lise Goujon (Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères), Antoine Souron (Université de Bordeaux), Jessie Cauliez (CNRS), Jean-Renaud Boisserie (CNRS)

Résumé : Les collections archéologiques et paléontologiques sont généralement constituées par des scientifiques pour les étudier et faire avancer l’état des connaissances. Une fois constituées, la gestion et la valorisation de ces collections répondent à différents impératifs (permettre ces études, conserver pour les générations futures, générer une activité touristique) et font intervenir un grand nombre d’acteurs individuels et institutionnels. En nous basant sur des expériences des coopérations scientifiques menées dans des pays du Rift (Djibouti, Éthiopie), nous présenterons l’intérêt et les limites de tels dispositifs et nous essaierons de proposer des solutions pour améliorer leurs conditions de mise en œuvre.

Table Ronde : le futur de la recherche dans le Rift (et plus largement en Afrique)

Table Ronde : le futur de la recherche dans le Rift (et plus largement en Afrique)

Avec la participation de : Raymonde Bonnefille, Guillaume Blanc, Marie Bridonneau, Jessie Cauliez, Marie-Laure Derat, Raphaël Pik, Pierre Sepulchre, Virginie Tallio.

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