Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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Le thème des premières villes des Helvètes a été abordé au cours de la deuxième conférence. En une génération la recherche a considérablement élargi l’horizon des réflexions : 4 nouveaux remparts, 2 nouveaux oppida, une révision en profondeur des interprétations… La chronologie affinée de la seconde moitié du iie et du ier s. av. J.-C., avec des séquences de l’ordre de la génération, n’est pas étrangère à ce renouvellement. Quelques exemples : Berne dans la partie occidentale du Plateau (Brenodurum comme nous l’apprend une inscription sur plaquette de zinc mise au jour en 1984), d’une superficie de 140 hectares, avec un rempart à poteaux frontaux, des couches d’habitat, des espaces à vocation cultuelle (dépôt, sanctuaires), quelques groupes de tombes hors les murs, est sans doute l’oppidum principal des Helvètes. Le Mont Vully, vaste place forte de quelque 50 hectares aménagée vers 120 av. J.-C., dominant les lacs de Morat et de Neuchâtel (La Tène à ses pieds), reste en revanche quasi inoccupé. Yverdon-les-Bains sur un cordon littoral à l’autre extrémité du lac de Neuchâtel, site d’une ampleur restreinte (3-4 hectares) occupé dès le ive s. av. J.-C., est fortifié en 80 av. J.-C. par un puissant rempart à poteaux frontaux (comme celui du Vully). À l’instar de Berne, cet oppidum (Eburodunum) se transformera en vicus durant les premiers siècles de notre ère. En Suisse orientale, mentionnons le double oppidum d’Altenburg (Allemagne) et de Rheinau sur le Rhin, ou encore Zurich, dont les récentes trouvailles en plein tissu urbain médiéval permettent d’affirmer que sous le vicus de Turicum existait bel et bien une occupation de la fin de La Tène, contrairement à ce qui est écrit depuis des décennies. De même, le rempart de l’oppidum de Windisch, n’a été découvert qu’en 2003, après plus de 100 ans de fouilles dans les camps romains de Vindonissa ! Les établissements agricoles et les fermes sont en revanche peu connus dans le territoire attribué aux Helvètes ; si, suivant les chiffres donnés par César, l’on arrive à identifier une douzaine d’oppida, pour les 400 vici et nombreux privata aedificia on est encore loin du compte !

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