Biographie

Bernard Meunier est directeur de recherche émérite au CNRS (de classe exceptionnelle) au laboratoire de chimie de coordination du CNRS à Toulouse et Distinguished Professor du département de chimie de l’université de technologie de Guangdong à Canton (Chine).

Après une thèse de troisième cycle avec Robert Corriu à l’université de Montpellier (novembre 1971) dédiée à l’activation catalytique des réactifs de Grignard et un poste d’assistant délégué à l’IUT de chimie de Montpellier, Bernard Meunier est entré au CNRS comme stagiaire de recherche en 1973. Il est titulaire d’un doctorat d’État de l’université de Paris XI-Orsay (juin 1977) préparé avec Hugh Felkin à l’Institut de chimie des substances naturelles du CNRS à Gif-sur-Yvette, sur les inorganomagnésiens. Après deux années consacrées à la cristallographie, dont une en stage postdoctoral à l’université d’Oxford (1977-1978), il choisit ensuite de revenir à la chimie expérimentale et décide d’étudier la chimie de l’oxydation en rejoignant en 1979 le laboratoire de chimie de coordination du CNRS à Toulouse. Il s’est consacré à l’étude des transferts d’atomes d’oxygène ou d’électrons induits par des métaux de transition permettant de modéliser des métalloenzymes (oxydations biomimétiques) dans le champ de la chimie et celui de la biologie. Dès son arrivée à Toulouse, il collabore également avec Claude Paoletti sur l’étude des dérivés antitumoraux de l’ellipticine.

Bernard Meunier a abordé des domaines aussi variés que l’utilisation de l’eau de Javel et du monopersulfate de potassium comme donneurs d’atomes d’oxygène dans des réactions d’époxydation et d’hydroxylation catalytiques, l’oxydation de médicaments anticancéreux à l’aide de peroxydases, les coupures d’ADN à l’aide de la bléomycine ou de métalloporphyrines, l’oxydation catalytique d’aromatiques chlorés, le mécanisme d’action de médicaments antipaludiques et la préparation de nouvelles molécules actives sur des souches chloroquino-résistantes. Il a mis à profit sa compréhension approfondie des mécanismes des phénomènes d’oxydation pour aborder des thèmes scientifiques très divers : modélisation d’enzymes à hème (cytochrome P-450, peroxydases, catalase et chloroperoxydase), d’endonucléases artificielles (coupures de l’ADN par oxydation, « pseudo-hydrolyse » de l’ADN) et de catalyseurs biomimétiques pour l’oxydation des polluants ; mécanisme d’action de médicaments anticancéreux ou antipaludiques et création de candidats-médicaments pour le traitement de maladie parasitaires (paludisme et bilharziose) et d’une maladie neurodégénérative (maladie d’Alzheimer).