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11 septembre 2001 et 9 avril 2003.

Après une période définie comme « révolutionnaire » dans les années 1950-1960, dont l’épilogue est constitué par les premières années de la guerre civile libanaise, l’Orient arabe a connu une vague d’affrontements avec les mouvements islamistes dans la foulée de la révolution islamique iranienne de 1979. Dès lors, les régimes politiques arabes ont cherché à pérenniser leur existence par une recherche de stabilité marquée par l’affermissement des instruments sécuritaires de contrôle des populations et par une certaine ouverture économique aux investissements extérieurs. Cette stabilité est aussi liée à l’hégémonie américaine dans la région, notamment après la guerre du Golfe. Alors que la question de Palestine constituait jusqu’alors le premier champ d’implications extérieures, la question irakienne s’impose, à partir de 1991, comme un nouvel espace d’intervention des puissances étrangères. Dans cette configuration, l’axe syro-iranien, en dépit de son discours de résistance, peine à contrarier l’hégémonie américaine.

À partir de l’automne 2000, le déclenchement de la seconde Intifada et la politique de l’Irak de Saddam Hussein à l’égard de la communauté internationale se traduisent par une difficulté grandissante à assurer la stabilité régionale. Dans ce contexte, les attentats du 11/09 apparaissent comme un événement supplémentaire et contingent attirant les Américains dans une série d’interventions militaires dans lesquelles ils finissent par s’enliser. Ces interventions correspondent par ailleurs à la vision de l’administration de George W. Bush et des néoconservateurs américains qui prônent l’établissement de « démocraties » dans la région, supposées, par nature, servir leurs intérêts. Ils négligent ainsi une multitude de dynamiques politiques et de caractéristiques propres aux populations arabes et à leurs régimes et notamment l’importance des différentes formes de nationalisme.

Ainsi la séquence allant des attentats du 11 septembre 2001 à l’invasion de l’Irak le 20 mars 2003 déclenche toute une série de crises régionales à un rythme accéléré dont les révolutions « inattendues » de 2011 constituent le point d’orgue.

L’objectif de cette rencontre, organisée autour de plusieurs tables rondes thématiques, vise à reprendre les événements de cette période afin d’interroger aussi bien les raisons de leur surgissement que leurs conséquences concrètes.