Présentation

Née le 5 mars 1965 à Londres (Angleterre).

Edith Heard est généticienne de formation. Elle a suivi des études en sciences naturelles à l’université de Cambridge au Royaume-Uni et a préparé son doctorat au Imperial Cancer Research Fund à Londres. Edith Heard est arrivée en France, à l’Institut Pasteur en 1990. Elle dirige aujourd’hui à l’Institut Curie, l’unité de génétique et biologie du développement et l’équipe « épigenèse et développement des mammifères ».

Elle a reçu de nombreuses distinctions pour ses travaux de recherche, comme la médaille d’argent du CNRS, en 2008, le prix Jean Hamburger de la Ville de Paris, en 2009, l’ERC Advanced Investigator Award du Conseil européen de la recherche en 2010 et le grand prix de la FRM en 2011. Elle est en outre membre élu de la prestigieuse Organisation européenne de biologie moléculaire (EMBO) depuis 2005. En 2012, elle a été nommée professeure au Collège de France. Elle a également reçu le grand prix Inserm en 2017. Le 1er janvier 2019, Mme Heard est devenue directrice générale de l'EMBL.

Edith Heard se consacre depuis plusieurs années à l’étude des processus épigénétiques tels que l’inactivation du chromosome X chez les mammifères, un modèle classique dans ce domaine. Ses travaux ont contribué à la compréhension des premiers événements qui accompagnent l’inactivation du chromosome X au cours de l’embryogenèse. Son équipe a mis en évidence une dynamique remarquable des changements épigénétiques au cours du développement précoce et a élucidé une partie des mécanismes responsables du processus d’inactivation du X. Elle a aussi démontré la diversité de stratégies mises en œuvre dans ce processus entre des mammifères mêmes très proches au cours de l’évolution. L’ensemble de ses travaux sont largement reconnus dans le domaine, car des mécanismes similaires semblent être impliqués dans d’autres processus épigénétiques.

Sujets de recherche

Par ses travaux menés au cours des dix dernières années, Edith Heard a permis de nombreuses avancées conceptuelles importantes, et notamment dans le domaine de l’inactivation du chromosome X et de l’épigénétique en général, grâce à l’analyse qu’elle a faite de l’organisation nucléaire et des changements épigénétiques au début du développement chez les mammifères. Les grandes découvertes de son équipe incluent : les dynamiques remarquables des changements épigénétiques sur le chromosome X sur des embryons de souris au début de leur développement (Okamoto et al., 2004 ; Patrat et al, 2009) ; la démonstration du fait que la forme spécifique d’inactivation du chromosome X paternel chez la souris peut se produire de novo et indépendamment de l’inactivation méiotique dans les cellules germinales mâles (Okamoto et al., 2005) ; et plus récemment, la découverte des différences majeures dans la nature et le moment des événements qui sous-tendent l’initiation de l’inactivation de l’X entre différentes espèces telles que la souris, le lapin et l’homme (Okamoto et al, 2011). Cette étude démontre à quel point les processus épigénétiques tels que l’inactivation du chromosome X peuvent s’adapter aux nécessités et aux contraintes du développement chez différents mammifères.