Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Le trou noir de notre propre Galaxie est celui qui est le mieux connu, étant le plus proche, et permet de faire des découvertes fondamentales sur les trous noirs supermassifs en général. La distribution de gaz et d’étoiles vers le centre de la Galaxie est très complexe ; il semble qu’à l’intérieur d’un anneau (la CMZ ou Central Molecular Zone), du gaz ionisé tombe vers le centre, en une structure spirale à trois bras. Mais cette structure nucléaire est découplée de l’ensemble, par exemple elle n’est pas vue par la tranche, comme l’ensemble de la Galaxie, mais plus de face. Très près du centre, à moins d’un parsec, plusieurs amas d’étoiles sont observés. Les étoiles les plus proches ont été suivies dans le temps en infrarouge, et leurs mouvements propres indiquent des vitesses de plusieurs milliers de km/s. Les trajectoires sont képlériennes et ont quantifié la masse du trou noir de 4 millions de masses solaires. Le noyau de la Galaxie est très peu actif. C’est une faible source radio (Sagittarius A*) dont le rayonnement est plusieurs ordres de grandeur en dessous des noyaux actifs habituels. Pourtant, notre trou noir était probablement actif il y a 10 ou 100 millions d’années, car des éjections de matière sont encore visibles aux distances comparables. La source Sagittarius A* est observée avec des sursauts X et infrarouge, dont certains ont une quasi-périodicité de 15 minutes. Cela pourrait correspondre à de la matière tournant sur le disque d’accrétion, à une distance correspondant à la période de rotation de 25 minutes (dernière orbite stable).

Dans un futur proche, il sera possible d’observer l’ombre du trou noir : le phénomène est dû aux rayons lumineux déviés par le trou noir, comme dans une lentille gravitationnelle. La taille de l’ombre est un peu supérieure à l’horizon du trou noir. La combinaison de radiotélescopes dans le monde permet d’obtenir une résolution spatiale d’une fraction de milli-arcseconde, par interférométrie à longue base (dont ALMA, ou Atacama Large Millimeter Array, interféromètre millimétrique mondial). L’ensemble constitue ce que l’on appelle l’EHT (Event Horizon Telescope). L’instrument Gravity permettra aussi des résolutions comparables en infrarouge, sur le VLT (Very Large Telescope) de l’ESO (European Southern Observatory).