Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Ce qui est connu est nécessairement vrai (si une chose que nous croyons connaître se révèle à un moment donné être fausse, on dira justement que nous croyions seulement la connaître). Cela peut aisément créer l'impression, qui repose sur une faute logique élémentaire, qu'il n'y a de connaissance que de ce qui est nécessairement vrai. Dans l'histoire de la philosophie, des tentatives diverses ont été faites pour échapper au risque de devoir admettre que la seule vérité qui puisse être connue est la vérité nécessaire et immuable. On peut parler à ce propos d'un effort de dissociation et de désolidarisation des deux notions de connaissance et de nécessité. Si l'on en croit Foucault, Nietzsche a en quelque sorte franchi une étape supplémentaire, beaucoup plus décisive : alors que Spinoza peut être considéré comme le philosophe par excellence, parce qu'il est celui qui « lie de la manière la plus rigoureuse la vérité et la connaissance », Nietzsche est le moins philosophe de tous les philosophes, parce que ce à quoi il se livre est au contraire une opération de « désimplication de la connaissance et de la vérité ». On se demandera si c'est bien ce que Nietzsche a cherché à faire, si une opération de cette sorte est réellement possible et si les philosophes comme Foucault ont réfléchi suffisamment aux difficultés considérables qu'elle soulève et aux conséquences pour le moins problématiques qui en résulteraient.