Cours

Biais de sexe et maladies quels mécanismes génétiques ou épigénétiques potentiellement impliqués ?

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Le premier cours a présenté les données épidémiologiques concernant ces biais de sexe, ainsi que les mécanismes génétiques classiques liés au chromosome X (différence de dosage du chromosome X, inactivation du X chez la femme et sesconséquences). Puis ont été abordés les aspects spécifiques du retard mental (ratio M/F d’atteints masculins sur atteints féminins de 1,3-1,4) et ceux, d’analyse plus récente, de l’autisme (ratio M/F de 4, et même de 6 pour les cas d’autisme dits de haut niveau ou sans déficience cognitive). Après avoir présenté l’évolution des idées au XXesiècle, depuis les travaux de Penrose suggérant un biais social à la reconnaissance de formes de retard mental liées au chromosome X, j’ai présenté les données montrant que de telles formes monogéniques liées au X ne peuvent expliquer au plus qu’un tiers de l’excès de garçons avec retard mental, et ne peuvent rendre compte du ratio M/F de 4 dans l’autisme. Les cas particuliers de maladies liées au X ne touchant que les filles ont été présentés : pour le syndrome de Rett, un double effet rend compte de cette spécificité, car les mêmes mutations du gène MECP2 sont responsables d’une symptomatologie encore plus sévère chez les garçons (encéphalopathie néonatale) et, d’autre part, les mutations survenant préférentiellement dans la lignée germinale mâle, sont transmises aux filles. Les mécanismes particuliers des relations entre sexe et expression clinique ont été discutés pour le syndrome de résistance aux androgènes (mutations inactivant le gène du récepteur aux androgènes), et pour le cas très curieux de l’épilepsie spécifiquement féminine liée aux mutations du gène PCDH19 (également sur le chromosome X). La fin du 2e cours a été consacrée à d’autres mécanismes de type épigénétique : échappement partiel de certains gènes du X au phénomène d’inactivation chez la femme, arguments en faveur de phénomènes d’empreinte parentale, effets épigénétiques du dosage différentiel des chromosomes sexuels sur l’expression de gènes autosomiques (travaux notamment de H. Willard, C. Dulac, R. Festenstein).

Le 3e cours a porté plus spécifiquement sur les travaux cherchant à expliquer les biais de sexe, en général inverses, pour les maladies auto-immunes, avec par exemple le lupus où le rapport femmes/hommes atteints est d’environ 9. Divers travaux ont mis en évidence le rôle des hormones sexuelles, mais également, dans des modèles de souris très originaux (découplant le dosage des chromosomes sexuels et le sexe gonadique), de l’effet des chromosomes sexuels indépendants d’effets hormonaux. Enfin, le dernier cours de cette série a été consacré à la discussion des mécanismes pouvant expliquer des dimorphismes sexuels d’expression génétique dans le cerveau de mammifères, et des différences comportementales, notamment par imprégnation androgénique du cerveau masculin lors du développement prénatal ou néonatal. Ces mécanismes pourraient être impliqués dans la plus grande fréquence d’autisme chez les garçons (hypothèses de S. Baron-Cohen).

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