Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
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On montre comment les approches épistémiques de la démocratie visent, mais sans succès, à donner un peu plus de substance au concept de démocratie, soit en insistant sur la qualité épistémique nécessaire de la procédure (Estlund, Anderson), soit en réintroduisant le concept même de vérité (Cohen). On indique comment un modèle, foncièrement inspiré de Peirce, qui ne réduit la vérité ni à l’acceptabilité qualifiée (Estlund) ni à l’assertabilité garantie (Dewey), et qui présente la connaissance comme une enquête où se jouent des croyances et des doutes, mais aussi des raisons, des arguments et la confrontation avec l’expérience de faits réels, permet de construire un concept de démocratie comme « espace de raisons ». Mais on souligne aussi, pour conclure, en s’inspirant de Julien Benda, que la démocratie suppose un état de paix. Pour répondre aux menaces de l’état de guerre et protéger l’idéal démocratique qui doit (comme la vérité, la justice et la raison) être posé comme une valeur absolue, il faut souvent savoir adjoindre aux seules « raisons », la passion, voire une « mystique » démocratique.