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Dans l’introduction à La géométrie dans le monde sensible, le philosophe Jean Nicod faisait en 1923 l’observation suivante : « Le discernement de l’ordre sensible qui nous entoure, qui forme la trame de notre vie et de notre science, qui nous est si présent et cependant si indistinct, quel philosophe n’en serait curieux, même si sa métaphysique n’en devait attendre aucun secours » ? Les leçons de cette année voulaient contribuer à montrer que la curiosité du philosophe peut parfois être récompensée, et peut-être même porter un secours certain à sa métaphysique elle-même. Il serait en effet regrettable que tel ne fût pas le cas, tant il est vrai que le métaphysicien est en tout philosophe – comme il est, à dire vrai, en chacun de nous, la métaphysique (même mauvaise) reposant toujours, comme le notait Charles Sanders Peirce, sur des « observations », et la seule raison pour laquelle on ne le reconnaît pas étant que l’expérience de tout un chacun en est tellement saturée qu’il n’y prête habituellement aucune attention.

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