Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Au sein d’une dialectique entre le visible et l’invisible, la bibliothèque invisible correspond essentiellement à une bibliothèque mentale. De plus, cette dernière représente le cas le plus général de la forme bibliothèque. Que ce soit au niveau individuel ou collectif, toute bibliothèque matérielle sort d’une bibliothèque invisible, comme le montre un exemple récent : la Bibliothèque nationale de France.

Si une bibliothèque visible est une collection de textes, la bibliothèque invisible est, elle, un ensemble d’œuvres de nature langagière, dont un individu ou un groupe peut avoir une conscience ou une représentation plus ou moins distincte. Dans le cadre de cette définition, la notion d’œuvre correspond à un texte actualisé dans l’esprit par la lecture, à l’image mentale d’une œuvre de langage (dans le sens de la philosophie et de la psychologie cognitives).

Dans l’histoire récente de la critique littéraire, on a commenté longuement la différence entre fait et fiction. Mais si cette distinction entre fait et fiction est, d’un point de vue philosophique, juridique, éthique et politique, d’un intérêt majeur, dans le cas de la littérature elle l’est moins, dans la mesure où les œuvres littéraires nous bouleversent parfois plus que la réalité elle-même. La question de la prégnance des œuvres littéraires est en quelque sorte la question suprême de la critique littéraire depuis ses débuts.