Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

Il y a quelque chose de dérangeant dans toute enquête généalogique sur des notions cherchant à qualifier les facteurs de la réussite dans des activités hautement non routinières qui impliquent l’invention, la créativité, l’émergence du nouveau. Le problème de définition est perpétuel. Les noms donnés à ces facteurs qui dérogent aux schémas d’explication causale sont variés, nous avons vu comment des valeurs comme la « grâce », la « facilita », ou le « je-ne-sais-quoi » avaient été invoqués comme des métarègles qui confèrent leur variabilité à l’application de règles par les artistes, et à l’application des critères de jugement et d’évaluation des œuvres par les critiques et les publics.

Dans son Flaubert, Jean-Paul Sartre écrit à propos du talent que c’est une notion indéfinissable, qui ne se révèle qu’au cours du travail, et que c’est en réalité le succès attribué à l’œuvre a posteriori qui est projeté sur l’auteur. Ironiquement, Sartre l’assimile à ces notions qui font penser à la vertu dormitive de l’opium dont parle Molière dans Le Malade imaginaire [13]. Faut-il souscrire simplement à cet argument du recours à des notions mythologiques ou fallacieuses ? L’histoire des arts et celle des sciences offrent une riche matière de tentatives de définition et de localisation des facteurs de la réussite dans la création, et des facteurs responsables des découvertes scientifiques majeures. Nous en retraçons certains épisodes saillants.

Références