Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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La locomotion représente un coût énergétique important chez la plupart des vertébrés. Au sein des primates hominoïdes, les hominines se sont adaptés à un type de locomotion très particulier qui est considéré comme une de leurs caractéristiques les plus importantes. Alors que les primates non humains sont des créatures arboricoles ou des quadrupèdes terrestres, les hominines ont adopté non seulement la posture mais aussi la locomotion bipède de façon permanente. Il faut cependant souligner qu’une locomotion bipède occasionnelle peut être couramment observée chez d’autres primates. La locomotion bipède habituelle a totalement libéré la main des fonctions de suspension dans les arbres ou de soutien du corps lors de la marche quadrupède, et son anatomie s’en est trouvée profondément modifiée, rendant possible différentes formes de saisie de précision ou de saisie en force. Le bassin qui, chez l’homme, soutient les viscères, de même que la colonne vertébrale ont été eux aussi fortement affectés par cette évolution. Mais c’est sans doute au niveau du membre inférieur que les modifications squelettiques et musculaires les plus spectaculaires sont observées. Les hommessont non seulement adaptés à la marche bipède mais aussi à la course d’endurance avec un coût énergétique relativement modeste compte tenu des longues distances qui peuvent être ainsi parcourues. Cette adaptation a permis de développer, dans le genre Homo, un type bien particulier de prédation. Dans le registre fossile, on a reconnu des traces de la posture bipède chez les formes les plus anciennes d’hominines qui avaient toutefois conservé des capacités importantes de déplacement arboricole. Avec le genre Australopithecus, l’adaptation à la marche s’accentue mais c’est seulement dans le genre Homo que cet affranchissement des milieux arborés s’achève totalement et qu’apparaît l’adaptation à la course d’endurance.