Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
-

Pour des raisons de droits d'auteurs, cette vidéo n'est pas accessible sur notre site. Vous pouvez néanmoins la consulter sur notre chaîne YouTube en cliquant sur ce lien : 
https://youtu.be/Q1WDOZe26z0?si=Z4Fqni6iBje3CD3C

Kedma (2002), extraits

Le cinéma est un artisanat
Un processus d’élaboration et d’articulation
De différentes strates
Parfois dans les documentaires
On est archéologue, on fouille
Strate après strate
Au fond on trouve un os ou un bout de maison
Et alors la Maison devient un film
Mais dans une autre ville
Jérusalem.

Et l’histoire des immigrants sur un bateau
Comme dans Kedma

La côte en face
Une sorte de silhouette
La crête du Carmel émerge de la mer
Ceux qui sont venus,
Et peut-être aussi ceux qui voulaient venir
Mais ne sont pas venus
Et ne viendront pas. 

Amos Gitaï, Mont Carmel (Gallimard, 2003)

Personnalité invitée, Sylvie Lindeperg

Historienne, professeure à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directrice du Centre d’études et de recherches en histoire et esthétique du cinéma (CERHEC), ses recherches portent sur les liens entre le cinéma, la mémoire et l’histoire, en s’attachant plus particulièrement à la période de la Seconde Guerre mondiale.

Films : Berlin-Jérusalem (1989) ; Kedma (2002) ; Plus tard tu comprendras (2008). Fictions

Berlin-Jérusalem (1989)

Else Lasker-Schüler et Mania Shohat font route chacune de leur côté vers Jérusalem, ville mythique mais aussi bien réelle, qu’il leur faudra affronter… Construit à partir des biographiques de ces deux femmes, une poétesse expressionniste allemande et l’une des premières sionistes russes, le film fait l’aller-retour entre les cafés embués de Berlin dans les années 1930 et les collines de Jérusalem. Berlin-Jérusalem ou l’histoire d’utopies brisées.

Au moment où s’ouvre le procès de Klaus Barbie, Victor, qui vit à Paris, découvre que sa mère Rivka a toujours fait silence sur sa souffrance et les persécutions dont sa famille fut la victime pendant la Seconde Guerre mondiale, sous l’occupation. Il va tenter de reconstruire cette mémoire. Adapté du roman autobiographique de Jérôme Clément, Plus tard tu comprendras, paru aux éditions Grasset en 2009.

Kedma (2002)

« Comment faire de la fiction sur un mythe fondateur ? Pour l’Amérique, le cinéma hollywoodien a inventé le western. Pour Israël, Amos Gitaï a tourné Kedma. […] Pour nous dire que, dès la fondation d’Israël en mai 1948, effort sidérant pour transformer la fatalité d’un peuple en destin, un réel nettement plus délirant était au rendez-vous. Et Gitaï, au feu de son impressionnante mélancolie, ne ménage personne : ni les soldats du mandat britannique […] ni les combattants du Palmach, l’armée clandestine juive […] Il aurait fallu faire une nation inouïe et pas un État comme un autre. Car Gitaï dit ça aussi : que la question d’Israël n’est pas la question juive. Et que toute utopie finit mal en général. Quant aux Arabes, les autres grands déplacés du film, Gitaï ne leur confère pas un surcroît d’héroïsme, un supplément de martyre. Youssouf, un vieux paysan tracassé par les soldats juifs, se met à vociférer […]. Plus tard, Janusz le juif, déboussolé par les combats, se met à hurler […]. Nous en sommes toujours là, dans ce cauchemar, soliloque contre soliloque. »
Gérard Lefort, Libération, 17 mai 2002