Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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Traits distinctifs des Gāθās et du Yasna Haptaŋhāiti

En réappréciant la différence entre les Gāθās et le Yasna Haptaŋhāiti [YH], nous avions vu 6 différences doctrinales : 1. Prose contre le vers ; 2. Absence de l’univers négatif ; 3. Texte anonyme ; 4. Le titre d’Amǝṣ̌a spǝṇta « immortel bienfaisant » ; 5. Présence du monde naturel et 6. Présence et absence de certaines notions, dernier point qu’il nous restait à traiter. On constate donc la présence du terme frauuaṣ̌i, alors que nous trouvons varana- dans les Gāθās, pour définir le choix rituel initial. Quant aux notions absentes, elles sont au nombre de trois :

1. Par de dérivés de la racine « gonfler » comme sauuah- ou saošiiaṇt-, mais seulement le composé yauuaēsū- « qui prospère pour l’éternité » sans usage rituel du terme.

2. Sraoša, l’incarnation des rumeurs du sacrifice, est également absent.

3. Pas de genre frasā, l’interrogation.

Analyse comparative

Les trois strates textuelles de l’Avesta : les Gāθās, le Yasna Haptaŋhāiti [YH] et le Yasna récent, commencent par l’évocation de la formule du choix rituel :

Y27.13 vairiiō « qu’il faut choisir »

Y35.3 varǝmaidī « nous choisissons »

Y0.1 frauuarāne « je veux choisir » [1].

La strate du Yasna Haptaŋhāiti

Y35.2 expression de la triade rituelle par les adjectifs passés passifs humata-, hūxta-, huuarǝšta- contrairement aux Gāθās qui l’exprime par les termes abstraits manah-, vacah-, š́iiaoθana-.

Y 35.3 formule du choix religieux avec varǝmaidī « nous choisissons ». On choisit la triade qui consiste à établir ce qui est vahišta- « le meilleur » pour les deux états (ahu-) : osseux (astuuaṇt-) et mental (manax́iia-).

Y 35.4 mention de la vache. On constate que la triade génère la pâture pour la vache, allusion donc par antiphrase au sacrifice sanglant.

Y 35.5 la triade génère également un pouvoir (xšaθra-) réservé à celui qui en fait le meilleur usage.

Y35.7 expression de la pensée (amǝ̄hmaidī « nous pensons »).

Y35.8 expression de la parole (ādā « je dis »).Y 36 Consécration du feu.

Références

[1] Les textes commentés pour cette partie se trouvent dans l’annexe du résumé téléchargeable ci-dessous.