31 jan 2014
09:30 - 10:30
Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles

Traits distinctifs des Gāθās et du Yasna Haptaŋhāiti

En réappréciant la différence entre les Gāθās et le Yasna Haptaŋhāiti [YH], nous avions vu 6 différences doctrinales : 1. Prose contre le vers ; 2. Absence de l’univers négatif ; 3. Texte anonyme ; 4. Le titre d’Amǝṣ̌a spǝṇta « immortel bienfaisant » ; 5. Présence du monde naturel et 6. Présence et absence de certaines notions, dernier point qu’il nous restait à traiter. On constate donc la présence du terme frauuaṣ̌i, alors que nous trouvons varana- dans les Gāθās, pour définir le choix rituel initial. Quant aux notions absentes, elles sont au nombre de trois :

1. Par de dérivés de la racine « gonfler » comme sauuah- ou saošiiaṇt-, mais seulement le composé yauuaēsū- « qui prospère pour l’éternité » sans usage rituel du terme.

2. Sraoša, l’incarnation des rumeurs du sacrifice, est également absent.

3. Pas de genre frasā, l’interrogation.

Analyse comparative

Les trois strates textuelles de l’Avesta : les Gāθās, le Yasna Haptaŋhāiti [YH] et le Yasna récent, commencent par l’évocation de la formule du choix rituel :

Y27.13 vairiiō « qu’il faut choisir »

Y35.3 varǝmaidī « nous choisissons »

Y0.1 frauuarāne « je veux choisir » [1].

La strate du Yasna Haptaŋhāiti

Y35.2 expression de la triade rituelle par les adjectifs passés passifs humata-, hūxta-, huuarǝšta- contrairement aux Gāθās qui l’exprime par les termes abstraits manah-, vacah-, š́iiaoθana-.

Y 35.3 formule du choix religieux avec varǝmaidī « nous choisissons ». On choisit la triade qui consiste à établir ce qui est vahišta- « le meilleur » pour les deux états (ahu-) : osseux (astuuaṇt-) et mental (manax́iia-).

Y 35.4 mention de la vache. On constate que la triade génère la pâture pour la vache, allusion donc par antiphrase au sacrifice sanglant.

Y 35.5 la triade génère également un pouvoir (xšaθra-) réservé à celui qui en fait le meilleur usage.

Y35.7 expression de la pensée (amǝ̄hmaidī « nous pensons »).

Y35.8 expression de la parole (ādā « je dis »).Y 36 Consécration du feu.

Références

[1] Les textes commentés pour cette partie se trouvent dans l’annexe du résumé téléchargeable ci-dessous.