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Deux articles classiques

Antonio Panaino, « Gli Yašt dell’Avesta : metodi e prospettive », ATTI del Glottologico Milanese 30 [1989], Milan, 1992, 159-184.

Prods Oktor Skjaervø, « Hymnic composition in the Avesta », Die Sprache 36, 1994, 199-243.

Panaino fait la synthèse de la problématique des Yašts. Skjaervø, quant à lui, plaide contre deux hypothèses : 1. Il récuse le fait qu’un texte soit long, ancien, correct et beau. 2. Les Yašts sont des textes homogènes et chaque Yašt passerait par une série de motifs communs. Cependant, ce deuxième point n’est pas convaincant car les thèmes proposés sont trop généraux pour être valides.

Mouvement d’édition

Les années 1990 montrent un mouvement d’édition des Yašts, qui s’arrêtera très vite :

Antonio Panaino, Tištrya. Part. I. The Avestan Hymn to Sirius, Rome, 1990 ; Tištrya. Part. II. The Iranian Myth of the Sirius, Rome, 1995.

Éric Pirart, Kayān Yašt (Yašt 19. 9-96), L’origine avestique des dynasties mythiques d’Iran (= Aula Orientalis Supplementa 2), Barcelone, 1992.

Almut Hintze, Der Zamyād-Yašt. Edition, Übersetzung, Kommentar, Wiesbaden, 1994.

Helmut Humbach et Pallan R. Ichaporia, Zamyād Yašt. Yasht 19 of the Younger Avesta. Text, Translation, Commentary, Wiesbaden, 1998.

Réexamen des Yašts : aspect littéraire

Le réexamen a essentiellement porté sur l’aspect littéraire avec notamment la question de l’homogénéité littéraire des textes.

Jean Kellens, « De la naissance des montagnes à la fin du temps : le Yašt 19 », Annuaire du Collège de France 1997-1998, 1998, 737-765.

« Promenade dans les Yašts à la lumière des travaux récents », Annuaire du Collège de France 1998-1999, 1999, 685-705.

« Promenade dans les Yašts à la lumière des travaux récents (suite) », Annuaire du Collège de France 1999-2000, 2000, 721-751.

Le Yašt 8 comporte quatre passages qui narrent la même histoire de manière plus ou moins détaillée. L’étoile Tištriia s’empare du réservoir céleste des Eaux avec pour but final la distribution de la pluie.

Le Yašt 19 est consacré à la possession du xvarǝnah, fluide particulier qui permet à différents personnages de remplir leur rôle historique. Mais les huit premières strophes constituent un catalogue des montagnes, ce qui n’a rien à voir avec le xvarǝnah.

Distinction yasna et frašna

Genre yasna : le texte consiste en un sacrifice, qui est un acte de parole pour nous (yazamaide « nous offrons le sacrifice » à une divinité [accusatif]). Le Y57 est le seul yasna pur.

Genre frašna « interrogatoire » : il s’agit d’une conversation, le plus souvent entre Ahura Madā et Zaraθuštra avec un jeu de questions-réponses. La réponse d’Ahura Mazdā est une recommandation évoluant entre le conseil et l’ordre, ce qui correspond au genre dāta « disposition pratique, prescription » (cf. Yt5 à Anāhitā).

On constate un mélange de ces deux genres dans les Yašts. Cette mixité se voit dans le Yt8, qui comporte, comme on l’a vu, quatre parties se décomposant en trois yasna et un frašna. Le Yt 19, quant à lui, commence par un frašna narratif avec les montagnes puis vient le texte yasna sur le xvarǝnah.