Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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Les Ateliers d’Histoire Achéménide (AHA)

Le projet des AHA était de rendre la problématique à la diversité des sources en ouvrant la question aux langues assyrienne et élamite ainsi qu’à l’archéologie.

Pierre Briant, Histoire de l’Empire Perse, Paris, 1996.

Trois grandes révolutions thématiques

Ces AHA ont abouti à trois grandes révolutions thématiques :

  1. Le rôle des Mèdes a été réévalué puisque Hérodote est la seule source pour l’Empire Mède.
  2. Cyrus serait plutôt élamite, et non perse.
  3. L’importance du royaume d’Elam, comme l’atteste l’administration achéménide rédigée en élamite, doit être prise en compte.

Le problème religieux

Dans les AHA, on constate une négligence envers la religion achéménide, à une exception avec le colloque de Liège en 1987 :

La religion iranienne à l’époque achéménide. Actes du Colloque de Liège, 11 décembre 1987, in : Iranica Antiqua Supplément 5, éd. par Jean Kellens, Gand, diffusé par Peeters, Louvain, 1991.

Cette négligence a été relevée par Bruce Lincoln :

Bruce Lincoln, « Religion, Empire, and the Spectre of Orientalism : A Recent Controversy in Achaemenid Studies », JNES 72 n° 2, 2013, 253-265.

Mais le sujet avait été traité abondamment dans les années 1970 comme le montre cette revue des articles parus sur le sujet :

Clarisse Herrenschmidt, « La religion des Achéménides : état de la question », Studia Iranica 9, Paris, 1980, 325-339.

Les Achéménides sont-ils zoroastriens ?

Benveniste est le premier à débattre de la question avec une certaine précision. Dans la mesure où il situe la composition des Gāθās au VIe siècle avant notre ère et celle de l’Avesta récent aux IVe-IIIe siècles avant, les Achéménides ne peuvent pas être zoroastriens. Les Achéménides professent donc une religion qui leur est spécifique.

Emile Benveniste, The Persian Religion according to the Chief Greek Texts, Paris, 1929.

Nyberg fait intervenir l’argument du calendrier. En effet, celui-ci donne aux jours du mois le nom de divinités de l’Avesta récent et la progression des jours du mois représente approximativement le corpus des Yašts. De ce fait, les Achéménides connaissent les textes avestiques et sont zoroastriens. L’adoption de ce calendrier aurait au lieu entre 505 et 440 avant notre ère.

Henrik Samuel Nyberg, Die Religion des alten Iran, Leipzig, 1938

Le retour à la chronologie haute a estompé la question de la religion achéménide car si les Gāθās sont anciennes, les Achéménides les connaissaient forcément.