Le Collège de France s’inquiète des informations alarmantes sur l’avenir du Palais de la découverte, qui aurait dû reprendre sa place au Grand Palais lors de la réouverture de celui-ci au début du mois de juin. Le report de l’ouverture et l’attribution pour cinq ans d’un espace d’exposition temporaire au Centre Pompidou suscitent des interrogations qui sont entretenues par la communication contradictoire des autorités de tutelle.
Plus que jamais, notre pays a besoin d’un musée scientifique qui facilite la transmission par la médiation humaine et l’expérimentation vivante, afin que le plus grand nombre, et notamment les jeunes, puissent se familiariser avec la science et comprendre le monde qui les entoure. Cette spécificité a fait la réputation du Palais de la découverte, qui a suscité beaucoup de vocations scientifiques et est resté très cher au cœur des citoyens. Ce rôle fondamental est tout à fait complémentaire de celui de la Cité des sciences et de l’industrie de la Villette, associée au Palais dans l’établissement commun d’Universcience. Le fort soutien au projet se mesure notamment à l’implication de cinq grands mécènes (Konica Minolta, MathWorks, QRT, SLB, Stellantis), de neuf mécènes fondateurs (Air Liquide, CEA, EDF, FIEEC, L’Occitane-en-Provence, Dassault Systèmes, Maison Francis Kurkdjian, Qarnot, Syensqo) et aux nombreux dons de particuliers.
Pendant les cinq années de rénovation du Grand Palais, les équipes du Palais de la découverte ont œuvré avec les commissaires scientifiques et une centaine d’experts à construire une version moderne et ambitieuse de leur institution, en élargissant les champs disciplinaires représentés jusqu’ici et en les associant étroitement pour répondre aux grands défis du XXIe siècle (intelligence artificielle, biologie et santé, transition énergétique et changement climatique, nouvel espace, sciences humaines et sociales…) Une salle immersive et interactive, lauréate de l’appel à projets « Culture immersive et métavers » dans le cadre de #France2030, emportera les visiteurs au cœur de la recherche contemporaine, et le planétarium en sa nouvelle version sera doté d’une technologie innovante (opto-mécanique et numérique), fruit d’un partenariat public/privé.
Cet effort de médiation, mêlant expérimentation active et technologie de pointe, est absolument nécessaire pour éclairer les citoyens de notre pays en leur donnant les outils critiques pour lutter contre la désinformation qui se propage toujours plus vite que les vérités scientifiques.
La présence du Palais de la découverte au sein du Grand Palais est un symbole fort de la place que doit prendre, toujours davantage, la culture scientifique au sein de la culture, c’est-à-dire une place essentielle pour toute démocratie.
