Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
-

Les conquêtes arabes de l’empire Sassanide ont, d’un seul coup, dérobé tout pouvoir profane aux mazdéens de l’Iran. Le succès de ces conquêtes est vu dans la tradition (et l’historiographie) musulmane comme une des preuves de la supériorité de l’Islam. Pour les mazdéens, elles étaient une catastrophe. Les historiens modernes ont largement suivi un modèle historique qui est dominé par notre connaissance des événements ultérieurs : le retrait des mazdéens de l’Iran dans les déserts du centre du pays, avec l’émigration de la communauté de Khorasan à l’Inde (les Parsis). Ce modèle dénie le fait que dans les premiers siècles de l’Hégire, les mazdéens de l’Iran ont participé à et bénéficié de la vie culturelle du nouvel empire Abbaside. Le retrait des mazdéens, et le quiétisme mazdéen, ne s’est produit qu’après les raides des Saljûq et des Mongols. Après le XIIIe siècle, les mazdéens – définis comme une minorité religieuse tolérée – continuent à démontrer leur participation à la culture iranienne, mais le transfert aux régions marginales est accompagné par une « émigration interne ». Dès le XVe siècle, les communautés de l’Iran et d’Inde échangent des lettres et traités religieux. Ceci a souvent été présenté comme indicatif du fait que la communauté iranienne avait une position d’autorité spirituelle sur la communauté indienne. Le fait que les sources pour l’histoire des Parsis n’ont que très partiellement été publiées et encore moins étudiées rend toute tentative d’interprétation provisoire, mais du côté des Parsis on trouve aussi des fortes indications de participation à la société Indienne.