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Voir aussi :
La déesse Benzaiten apparaissant au régent Hôjô Tokimasa (Estampe japonaise)

Colloque de rentrée 2018-2019

Organisé avec le soutien de la Fondation Hugot du Collège de France.

Comité scientifique Gérard Berry, Antoine Compagnon, Stanislas Dehaene, Jean-Noël Robert

Au commencement, est-ce la langue, le langage ou la pensée ? Si l’on admet que la réflexion philosophique est intimement liée à la langue dans laquelle elle se formule, qu’en est-il de la traduction des textes philosophiques et de la continuité de la pensée philosophique lorsqu’elle entend poursuivre une même tradition d’une langue à l’autre ? La question se pose avec autant, voire plus d’acuité lorsqu’il s’agit de textes religieux : le passage de la théologie grecque à la langue latine souleva des conflits qui ne sont pas apaisés ; le bouddhisme d’expression chinoise ne fut pas une simple transposition des sources indiennes.
Quant au rapport entre les langues et les sciences, à commencer par celle qui semble la plus libre des contraintes linguistiques, les mathématiques, alors que certains chercheurs, pour qui cette discipline est en soi un langage indépendant des langues naturelles, soutiennent que celles-ci ne sauraient influer sur leur travail, un mathématicien russe assurait qu’il ne pouvait imaginer faire des mathématiques hors de la langue russe.
L’autre point de vue exprimé dans le titre renvoie à une question plus fondamentale : peut-il y avoir pensée sans langage, en dehors du langage ? Voire un langage sans pensée ? La traduction automatique des langues a fait des progrès énormes depuis qu’elle est sortie de l’emprise des linguistes pour être traitée par l’informatique et les big data : on pourrait traduire sans se référer au contenu. Comment transposer le problème dans le monde animal, et que révèlent les pathologies du langage ?
Devant ce questionnement infini, il a semblé que le Collège de France et ses omnia docentes pouvaient être le lieu où rassembler quelques chercheurs qui ont consacré des travaux importants à certains de ses aspects et accepteraient de courir le risque d’esquisser une réponse. Pendant deux jours, seize communications seront présentées par des spécialistes des domaines les plus divers. Ils ont tous accepté de relever le défi d’un intitulé panglossique.

Programme