Belgique
Université libre de Bruxelles
En mai 2026, un cours (1h) sur : Un nouveau papyrus de la Bibliothèque magique thébaine.
Enseignements statutaires en France et à l'étranger
En mai 2026, un cours (1h) sur : Un nouveau papyrus de la Bibliothèque magique thébaine.
En mai 2026, un cours (1h) sur : Aristophane et Ménandre à la fin de l'Antiquité.
En mai 2026, deux cours (2h) sur : Un papyrus orphique inédit.
Le 6 mai 2025, de 15h à 17h, un cours sur : Un nouveau papyrus poétique thébain.
Adresse : Sala Riunioni, Palazzo Venera, via Santa Maria 36
Le 8 mai 2025, de 11h à 13h, un cours sur : Deux épopées sur papyrus (P. Berol. 9799+21154 et P.Flor. II 114) : entre Thèbes et Arsinoé
Adresse : Campus di Fisciano, Sala Conferenza DIPSUM (edificio D3. 3° piano)
En mai et juin 2024 quatre cours (4h) sur : Les Grecs et les hiéroglyphes. La mort d’une écriture et l'éclosion d’un mythe
Les hiéroglyphes égyptiens sont plus qu’une écriture utilisée de façon continue par les Égyptiens jusqu’au IVe siècle de notre ère : bien au-delà des frontières de la vallée du Nil et longtemps après la fin de la civilisation pharaonique, ils ont suscité fascination, interrogations et fantasmes. Écriture destinée à communiquer, ils se sont peu à peu parés des atours du mythe pour devenir le paradigme d’une écriture visant à dissimuler d’indicibles secrets. Ce mythe, il faudra attendre Champollion pour le faire voler en éclats sans pour autant mettre fin à l’envoûtement qu’exercent encore sur nous l’Égypte et ses mystères.
Une œuvre incarne à elle seule l’histoire de ces errances méditerranéennes et nous servira de fil conducteur dans un voyage qui nous mènera des rives du Nil à celle du Tibre en passant par Constantinople : le Traité sur les Hiéroglyphes du philosophe grec Horapollon passe pour avoir été écrit en Égypte au moment où les hiéroglyphes disparaissaient et témoigne de la fascination des Grecs pour cette antique écriture. Redécouvert dans une île des Cyclades en 1419, il est rapporté en Italie où il nourrira une véritable « hiéroglyphophilie » dont Rome, grâce à ses monuments égyptiens, sera longtemps l’épicentre. Mais cet ouvrage, le seul que l’Antiquité gréco-romaine nous ait livré sur les hiéroglyphes, ne serait-il pas à son tour un mythe à déconstruire ?
1. La fin de la culture hiéroglyphique
La fin d’une écriture est un phénomène aussi émouvant qu’intellectuellement instructif. Inventés peu avant 3100 avant J.-C., les hiéroglyphes et les écritures qui en dérivent (hiératique et démotique) ont dû faire face au nouvel ordre linguistique qui s’est mis en place avec la conquête de l’Égypte par Alexandre en 332 avant J.-C. : le grec devint la langue du nouvel État, reléguant la langue égyptienne et ses écritures au second rang, situation qu’accentuèrent les Romains lorsqu’ils firent de l’Égypte une province de leur Empire en 30 avant J.-C. Nous suivrons pas à pas l’étiolement des écritures hiéroglyphiques jusqu’à leur extinction en l’an 394 (pour les hiéroglyphes) et 452 (pour le démotique) en cherchant à identifier les facteurs qui aboutirent à leur dépérissement et à leur remplacement par l’écriture copte, qui notera désormais l’égyptien pendant de nombreux siècles. Derrière cette substitution graphique se joue une révolution culturelle et religieuse dont le christianisme a été le déclencheur.
2. Les Grecs et les hiéroglyphes: entre fascination et égarement
Le mythe des hiéroglyphes tel qu’il s’est développé dans l’Europe moderne tire ses origines du regard que les Grecs portèrent sur les écritures égyptiennes. Soumis depuis au moins Hérodote (Ve siècle avant J.-C.) aux sirènes de l’égyptophilie, les Grecs, une fois installés en Égypte, n’ont pas manqué de s’intéresser de près à la culture égyptienne et à ses modes d’expression graphique. Mais ils le firent plus en philosophes, questionnés par l’altérité de cette écriture idéographique et spéculant sur ses implications intellectuelles, qu’en philologues désireux de comprendre son fonctionnement. Accompagnant, comme spectateurs et comme acteurs, le déclin et la disparation des anciennes écritures égyptiennes, ils ont laissé de nombreux témoignages écrits de leur curiosité pour les hiéroglyphes, qui essaimèrent dans le reste du monde gréco-latin et qui, redécouverts à la Renaissance, marquèrent durablement les conceptions que les Modernes se firent de l’ancienne écriture égyptienne. Avec les Grecs, nous rentrerons dans la fabrique du mythe hiéroglyphique.
3. Horapollon, l’auteur d’un traité grec sur les hiéroglyphes ?
Le seul ouvrage grec entièrement consacré aux hiéroglyphes qui ait été rescapé du naufrage de la littérature grecque est le traité intitulé Hieroglyphica d’Horapollon, dont le manuscrit fut redécouvert par un prêtre italien sur l’île d’Andros en 1419 et déposé à Florence en 1422. Cet ouvrage aurait pu changer l’histoire du déchiffrement des hiéroglyphes en l’anticipant de quatre siècles : Horapollon était en effet un intellectuel alexandrin qui appartenait à une famille païenne s’intéressant à la culture et la religion des anciens Égyptiens et qui était donc à même de transmettre dans ses écrits des informations précises et de première main sur les hiéroglyphes. Il en fut pourtant tout autrement : son traité, quoique décrivant environ 200 hiéroglyphes en donnant leur signification, n’a eu aucun écho dans l’Antiquité et, malgré son retentissement dès la Renaissance, n’a fait qu’égarer les Modernes en quête de la clé des hiéroglyphes. Si l’on y retrouve tous les préjugés des Grecs sur les hiéroglyphes, l’œuvre pose aussi de nombreuses questions sur la date et le milieu de sa composition qui aboutissent à mettre en doute les certitudes que l’on avait sur ce traité. Et si ces Hieroglyphica restaient encore à déchiffrer ?
4. Les errances du déchiffrement : déconstruire le mythe
Entre la redécouverte des Hieroglyphica d’Horapollon et le déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion à partir de 1822, les études hiéroglyphiques ont stagné alors même que l’Égypte n’a jamais cessé d’intéresser ni d’attirer l’attention des savants sur son écriture. Ce piétinement ne s’explique pas seulement par l’absence d’une pierre de Rosette (cette dernière ne fera son apparition qu’en 1799), mais tient aussi aux préjugés grecs dont l’Europe moderne hérita avec la résurrection enthousiaste de la littérature classique à la Renaissance. Après avoir hâté la disparition des hiéroglyphes dans les derniers siècles de leur histoire, les anciens Grecs contribuèrent malgré eux à ralentir le moment du déchiffrement en léguant à la modernité les fantasmes qu’ils avaient développés sur cette écriture et qui jouèrent comme autant de blocages épistémologiques. La redécouverte des œuvres néoplatoniciennes concomitantes de celle d’Horapollon n’a fait que dévoyer un peu plus les efforts que déployaient les « antiquaires » (dont le père Athanase Kircher est le représentant le plus connu) pour redonner sens aux inscriptions hiéroglyphiques. Les sciences historico-philologiques, qui devaient triompher au XIXe siècle, se sont d’une certaine façon construites dans la déconstruction du mythe hiéroglyphique.
Le 15 mai 2023 de 14h à 16h, une conférence sur : L’homérisme dans la culture de l’Antiquité tardive.
Le 24 mai 2023 de 17h45 à 19h30, une conférence sur : Culture classique au Monastère Blanc (Égypte).
En décembre 2020 ou avril 2021, deux cours sur : L’homérisme dans la culture écrite de l’Antiquité tardive.
En mai 2021, deux cours sur : Les mots et les formes : contenu et mise en page des documents papyrologiques byzantins.
En décembre 2019 ou en avril 2020, deux cours sur : L'homérisme dans la culture écrite de l'Antiquité tardive.
En mai 2021, deux cours sur : Les mots et les formes : contenu et mise en page des documents papyrologiques byzantins.
Le jeudi 9 mai 2019 de 11h à 13h, deux cours sur : Le latin dans l’Égypte byzantine.
Le 5 juin 2019, un cours sur : Homer and Late Antique Poetry in the Light of New Poems by Dioscorus of Aphrodite (Egypt, AD VI).
Les mardis 8, 15, 22 et 29 mai 2018 à 11h, quatre cours sur : Il documento: un nuovo sguardo sulla cultura scritta della tarda Antichità :
Les 22, 29 mars, 5 et 12 avril 2017, quatre cours sur : Egyptian versus Greek in Late Antique Egypt: The Struggle of Coptic for an Official Status.