Présentation

Titulaire d’un doctorat en sciences sociales portant sur les stratégies de légalisation des réfugiés en transit en Turquie (Université de Strasbourg, 2012), je travaille depuis quinze ans sur l’expérience de l’exil aux différentes frontières (Allemagne-France, Iran-Turquie, Turquie-Grèce et Syrie-Turquie).

Mes travaux de thèse, basés sur l’étude ethnographique à la frontière turco-iranienne, portent sur la construction de l’expérience de réfugié en mettant en perspective la relation entre légalité, temporalité et transnationalisme. Il s’agit plus généralement d’analyser le fonctionnement du processus de légalisation des demandeurs d’asile en se concentrant sur la relation entre les différents acteurs : les États, le HCR, les passeurs et les demandeurs d’asile. J’y étudie notamment l’impact des conditions socio-politiques du passage clandestin des frontières et de la procédure d’asile sur les modes de pensée, les comportements et les relations des demandeurs d’asile avec différentes structures de pouvoir. J’analyse également la manière dont les réfugiés vivent et interprètent le droit (Silbey 1998) dans un contexte transitoire et de quelles façons la temporalité et la sédentarité à la frontière forment leur rapport à la loi et à la légalité.

Depuis 2015, à partir d’une ethnographie d’attente à la frontière turco-syrienne, je consacre mes recherches sur l’expérience de l’exil syrien et sur les différentes modalités de retour. En étudiant les dynamiques sociales, juridiques et politiques de l’exil syrien à travers la (im)mobilité transfrontalière, je m’intéresse aux conséquences de la durée et du vécu de l’exil sur les choix et les modalités de retour. Plus largement, il s’agit de conduire une réflexion sur les modalités de déplacements forcés en temps de guerre et sur le processus des transitions politiques dans les sociétés post-conflits.