Yves Bréchet
Personne

Yves Bréchet

Membre de l’Académie des sciences, ancien haut-commissaire à l’énergie atomique, professeur associé à l’université de McMaster (Canada) et à l’université de Monash (Australie), professeur invité, Collège de France

Présentation

Yves Bréchet est professeur en science des matériaux à Grenoble-INP et professeur associé à McMaster (Canada) et Jiaotong (Chine). Auparavant consultant dans le monde industriel et membre de la Commission nationale pour les déchets nucléaires, il est nommé, en 2012, haut commissaire à l’énergie atomique. Il est également membre de l’Académie des sciences. Ingénieur de l’École polytechnique, docteur en physique des matériaux, ses travaux portent sur les transformations microstructurales dans les métaux et alliages, les relations microstructures / propriétés et les méthodes de choix des matériaux. Plus récemment, son analyse des architectures dans les matériaux naturels sert de guide au développement de « matériaux sur mesure », associant multimatériaux et géométries pour étendre le domaine des matériaux classiques.

Formation

  • École polytechnique (1981-1984)
  • Docteur université de Grenoble (1987)
  • Habilitation à diriger des recherches (1992)

Distinctions honorifiques

  • Membre de l'Académie des sciences, de l'Academia Europea et de l'European Academy of Sciences

Domaine de recherche

L'activité scientifique de Yves Bréchet, aussi bien du point de vue de la recherche que du point de vue de la formation est centrée sur la science des matériaux, et en particulier des métaux et alliages. Ce choix délibéré dès sa sortie de l'X correspondait à un goût prononcé pour l'interdisciplinarité (la science des matériaux est intermédiaire entre la physique, la chimie et la mécanique), et a une volonté de combiner une recherche fondamentale avec une vision d'ingénieur.

Tous les travaux de recherche que Yves Bréchet a menés ont ce point commun : extraire des questions industrielles les verrous scientifiques essentiels qui nécessitent une recherche fondamentale pour progresser dans le développement de matériaux de plus en plus performants. Cette ligne directrice l'a conduit à travailler sur la genèse de microstructures contrôlées par la maîtrise des procédés d'élaboration et de transformation, sur les relations entre les microstructures et les propriétés mécaniques, sur les instabilités plastiques, sur les questions de choix optimal des matériaux. L'essentiel de ses travaux porte sur la modélisation, en étroite collaboration avec les expérimentateurs. Cette évolution vers des « matériaux sur mesure » l'a conduit dans les dernières années à développer des travaux sur les matériaux « architecturés » qui permettent de créer des matériaux multifonctionnels plus performants, et des approches « biomimétiques » qui cherchent dans la nature l'inspiration de matériaux nouveaux.

Ce positionnement à l'interface entre le monde académique et le monde industriel, dans une discipline qui irrigue tous les domaines des sciences de l'ingénieur, l'a conduit à travailler dans des domaines aussi variés que l'aéronautique, l'automobile, la production de l'énergie, mais aussi les matériaux fonctionnels, la microélectronique et les matériaux du biomédical. Les conceptions de l'ingénieur exigent fiabilité et durabilité : cela l'a conduit à étudier systématiquement le vieillissement des matériaux, en particulier dans des domaines comme la production d'énergie nucléaire. Au titre de spécialiste des matériaux dans un environnement nucléaire, il a été nommé membre de la CNE qui évalue les recherches sur le stockage des déchets.

Cette démarche de passeur entre l'industrie et la recherche fondamentale a conduit Yves Bréchet à associer très étroitement la recherche et la formation, formation des ingénieurs, formation des chercheurs (75 doctorants), persuadé que les solutions des problèmes techniques difficiles qui sont posés à nos sociétés modernes ont une partie de leur réponse dans le développement de matériaux performants, et que ces développements nécessitent une approche conjointe de l'ingénieur et du scientifique. Cela l'a conduit à mener en parallèle à ses activités universitaires une activité de conseil scientifique auprès d'entreprises (ArcelorMittal, Constellium, EDF) et auprès d'instituts de recherche publique (CEA, ONERA).

Auteur de plus de 600 publications et de trois livres, et coauteur de nombreux rapports d'expertise dont le récent rapport des académies sur la métallurgie, il a reçu de nombreuses récompenses nationales et internationales, parmi lesquelles on peut retenir : le prix Pechiney de l'Académie des sciences (1990), le prix junior de la FEMS European prize for materials science and technology (1995), le prix de la Foundation Korber (1996), le prix Bastien Guillet de la SF2M (2000), la médaille d'argent du CNRS (2009), le Li Hsun Research Award (Chinese Academy of Sciences) (2010), prix Von Humboldt-Gay-Lussac (2010). Il est docteur honoris causa de l'université de McMaster (2012).

Très impliqué dans la vie de la communauté métallurgiste, il a été membre du CNU, membre de la commission 9 du CNRS, et a coordonné de nombreux projets scientifiques comme le CPR « Alliages Aéronautiques » (96-99), le GDR « Intermétalliques Ti Al » (2000-2004), le projet MAPO (2005-2009) et le projet MANSART (2009-2012) et le CPR sur les matériaux architecturés (2009-2012), le CPR « Odyssée » (sur les alliages ODS) (2011-). Il est actuellement directeur scientifique du Labex CEMAM (Matériaux architecturés multifonctionnels). Très motivé par l'enseignement, la formation des ingénieurs et la culture scientifique au collège, il a présidé le conseil d'administration de l'École de chimie de Paris (2011-) et préside également le conseil scientifique de la Fondation pour l'enseignement des sciences au collège (Fondation LAMAP de l'Académie des sciences) (2011-).