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Alain Prochiantz présente son cours dans la série les courTs du Collège de France

Le cours aborde la question de la place des humains dans l’histoire des espèces animales et, tout particulièrement, celle de leur parenté avec les autres primates. Pour tout darwinien, sapiens est le résultat d’une évolution sans finalité et nous entretenons donc un lien de parenté avec les singes, particulièrement les deux espèces Pan troglodytes (les chimpanzés) et Pan paniscus (les bonobos). Les considérations idéologiques sont très présentes quand on aborde ce thème, les uns faisant des humains une espèce complètement à part, voire divine, les autres répétant à l’envie que les chimpanzés, terme utilisé pour englober les deux espèces de Pan, sont si proches de nous qu’on devrait les considérer comme des humains. Il s’agit de fournir les faits qui permettront d’apprécier à la fois ce qui nous rapproche, mais aussi ce qui nous sépare de nos cousins. On verra que nos connaissances restent parcellaires et que, comme toujours en science, il n’y a pas de vérité absolue ou, ici, de mesure qui pourrait se prétendre exacte de cette distance entre les espèces. Pour prendre un exemple très simple, même si nous savons que l’ancêtre commun entre les espèces Pan et la nôtre a vécu il y a entre 6 et 8 millions d’années, cela ne dit rien du temps biologique qui se mesure, pour une part, en nombre de mutations qui se sont accumulées le long des deux lignages, mais pour une autre par la nature des sites mutés. Bref, le temps physique et le temps biologique ne recouvrent pas les mêmes réalités. Cette année et sans doute l’année prochaine seront donc consacrées à l’étude des spécificités génétiques, anatomiques et culturelles de sapiens comparées à celles des autres grands primates.