Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Après une longue dictature militaire qui s’est achevée en juin 1987, le droit du travail coréen a connu une période d’euphorie, au cours de laquelle le syndicalisme s’est rapidement développé. On rêvait en effet d'une époque politiquement démocratisée, économiquement développée et socialement protégée. Cependant, la crise financière de 1997, qui a envahi les pays de l'Asie, a tout renversé. Le gouvernement coréen demande l'aide au Fonds monétaire international, qui impose en contrepartie des restructurations économiques et sociales. Les entreprises, y compris des chaebols, tombent en faillite et la grande vague du chômage enfle. Depuis, le marché du travail est hyper-libéralisé, les travailleurs précaires représentent presque la moitié de l'ensemble des travailleurs ; les syndicats perdent aussi une moitié de leurs adhérents et ne les ont pas retrouvés depuis ; l'augmentation du salaire s'arrête ; le fossé des inégalités ne cesse jamais de se creuser. En revanche, la puissance des chaebols se renforce. On n'est pas surpris d'entendre parler de « république de chaebol » voire de « république de Samsung ». Le chaebol désigne en effet un conglomérat d'entreprises dominé par une famille ou un chef « despotique ». En 2011, les 30 plus grands chaebols prennent environ 40 % de la totalité du chiffre d'affaires de l'ensemble des entreprises coréennes. Quels sont alors leurs traits fondamentaux ? Quelles incidences produisent-ils sur les relations sociales en Corée ? Y a-t-il une responsabilité spécifiquement imputable aux chaebols ? Voici les questions qui seront analysées dans cette conférence.

Intervenants

Jeseong Park

directeur de recherche à l'Institut Coréen du Travail