Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Le cours 3 (16 mars) a commencé par faire le point sur les difficultés majeures auxquelles doit faire face l’épistémologue traditionnelle, et montré comment se dégagent, désormais, deux grandes conceptions de ce domaine de l’épistémologie, selon l’approche que l’on privilégie et selon les tâches prioritaires qu’on lui assigne. On a indiqué quels sont, au sein de l’une de ces approches – l’épistémologie des vertus – les deux grands axes autour desquels la réflexion s’organise : le fiabilisme et le responsabilisme. On s’est concentré sur le deuxième axe, l’axe responsabiliste (Zagzebski, Montmarquet) de l’épistémologie des vertus, dont on a présenté les idées centrales, avant de commencer à procéder à leur évaluation. Pour ce faire, on a posé, à la suite de H. Battaly [1] cinq questions auquel tout philosophe soucieux de réfléchir au statut des vertus épistémiques doit répondre : 1. Les vertus sont elles naturelles ou acquises ? 2. La possession de la vertu exige-t-elle de l’agent qu’il possède des motivations intellectuellement vertueuses ou des dispositions à accomplir des actions intellectuellement vertueuses ? 3. Les vertus sont-elles distinctes de techniques ou d’aptitudes (skills ?) 4. Les vertus sont elles fiables ? 5. En quoi consiste leur valeur ? Celle-ci tient-elle à des raisons instrumentales, constitutives ou intrinsèques ? Ont été mises en évidence les raisons pour lesquelles l’approche responsabiliste des vertus épistémiques pose des difficultés, relatives tant à la structure générale des vertus qu’elle présuppose, qui reconduit au classique problème de l’unité des vertus, qu’à la très contestable réduction qu’elle implique des vertus épistémiques à de pures et simple vertus morales.

Références