Amphithéâtre Maurice Halbwachs, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
-

Résumé

On a pu voir comment, dans l’histoire médiévale, la réflexion sur les signes n’a pas toujours suivi un cadre nominaliste, et que maints auteurs ont déjà entrevu une alliance possible entre sémiotique et réalisme. En abordant la période moderne, on a commencé à montrer comment, ici encore, même si la réflexion sur les signes est souvent allée de pair avec le nominalisme (Locke, Hobbes, Condillac), nombre d’approches se sont plutôt inscrites dans une perspective réaliste. Cela n’avait pas échappé à Peirce qui tenait notamment Berkeley (mais aussi, on le verra l’an prochain, Thomas Reid) pour l’un de ses inspirateurs. On a donc présenté les nombreux textes où Berkeley met l’accent sur la fécondité d’une analyse des signes, qu’il inscrit dans un vaste horizon, largement tributaire d’une conception originale des idées et de la perception [16]. La construction de l'objet perçu ressortit plus à l'activité sémiotique qu'au raisonnement. Il faut distinguer le géométrique (modèle mécaniste) et le perceptif, souligner l’hétérogénéité du sensible en élaborant une sémiotique multifactorielle visuelle et tactile. Sémiotique, car les liens entre signes visuels et tangibles est conçu par référence avec le signe linguistique et parallèlement au rapport entre mots et pensées, mais aussi en raison du type de médiation entre les divers sens, au premier rang desquels, le toucher et la vision, lesquels s’ordonnent selon un rapport complexe de symbolisation qui relève plus de la convention que de l’arbitraire du signe (Saussure) : car c’est l’habitude, ou encore l’expérience qui permettent, une fois le signe donné, d’aller à la chose signifiée.

Références