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Présentation

Organisé par le professeur Claudine Tiercelin dans le cadre de la chaire de Métaphysique et de Philosophie de la connaissance du Collège de France, placé sous la direction scientifique de Thomas Lévy-Lasne et de Marc Molk, le colloque « La Fabrique de la Peinture » se tiendra au Collège de France (11 place Marcelin Berthelot, 75005 Paris) les jeudi 30 et vendredi 31 octobre 2014.

Seize peintres témoigneront de leurs pratiques lors d’interventions de quarante minutes suivies de vingt minutes de discussion avec le public. Le souci de représenter la diversité des pratiques, des esthétiques, des carrières et des nationalités a présidé à la sélection des intervenants. Le colloque se tiendra dans l'amphithéâtre Marguerite de Navarre (450 places). L'entrée sera libre et les interventions bénéficieront de traductions simultanées le cas échéant. Elles seront par la suite diffusées sur le site Internet du Collège de France.

Objectifs

Dans le cadre de la réflexion et des activités qui seront menées, en 2014-2015, sur le concept de connaissance pratique, ce colloque se concentrera plus spécifiquement sur le type de connaissance que met en œuvre la pratique picturale.

On pourra s’étonner que la métaphysique et la philosophie de la connaissance prennent l’art et ses pratiques pour objet d’étude. Ne revient-il pas à la philosophie de l’art de se préoccuper d’esthétique ou d’histoire de l’art ? Ou bien encore à la critique d’art ou à la littérature ? C’est incontestable. Mais on le sait aussi : la critique d’art, même lorsqu’elle traite d’esthétique ou d’histoire de l’art, fournit également au marché son tout-venant de communiqués de presse hermétiques. La littérature, quand elle se frotte aux Beaux-arts, à la peinture en l’occurrence, invite le plus souvent l’image peinte à des fins d’illustration. Ce sont aussi des tableaux achevés que s’emparent surtout ces disciplines. Ou quand elles s’interrogent plus en amont sur le processus même qui a permis de parvenir à de tels objets, elles ont tôt fait de mobiliser quelques mythologies rebattues de la création, ou encore de se cantonner aux affects du peintre, avec le préjugé solidement ancré que se trouverait en eux l’explication de tout.

Sans nier l’intérêt de telles approches, ce colloque souhaiterait davantage inviter à une réflexion plus approfondie sur le processus lui-même et, plus encore, sur le type de connaissance pratique qu’il suppose. Par une exploration nécessairement circonscrite, modeste mais sérieuse, à la fois technique et procédurale, de la pratique picturale dans ses variations contemporaines, qui s’appuiera sur les témoignages de peintres reconnus, il s’agira de dégager les contours spécifiques du « champ d’action » des peintres et de préciser ce qui se joue dans le type de savoir ainsi mis en œuvre : qu’est ce qu'une technique ? Comment se constitue la singularité d'une pratique ? Quelle part accorder à l'intention ? À la formation, aux influences, aux connaissances générales, ou encore au contexte, aux conventions, aux traditions et à l’histoire ? Mais aussi aux instruments, aux matériaux employés et aux gestes ? L’enjeu, ce faisant, sera de sonder « la fabrique de la peinture » et de prendre appui sur cette enquête pour mieux cerner les liens qui existent entre les aspects pratiques et théoriques (conceptuels et symboliques, certes, mais aussi indexicaux, et iconiques) de toute connaissance, fût-elle la plus abstraite : en un mot, d’expliquer pourquoi savoir « que… », c’est presque toujours, en fait, savoir « comment… », mais plus encore, peut-être, de comprendre pourquoi la formule vaut également, dans certaines conditions, en sens inverse.

Programme