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Le philosophe en méditation, Rembrandt, 1632, musée du Louvre

Le colloque international « Connaissance philosophique et connaissance des essences » s’inscrira dans la perspective engagée depuis de longues années par le Pr Claudine Tiercelin : comment, dans le cadre d’une enquête rationnelle aussi légitime qu’indispensable, préciser les méthodes et les critères de validation distinctifs d’une authentique « connaissance métaphysique » (La Connaissance métaphysique, Leçon inaugurale, Fayard, 2011, p. 21) ? En d’autres termes, comment associer métaphysique et philosophie de la connaissance pour relever ce que Christopher Peacocke nomme le « défi de l'intégration », à savoir : « la tâche générale consistant à fournir, pour un domaine déterminé, une métaphysique et une épistémologie simultanément acceptables, et à montrer qu’elles le sont » (Peacocke 1999, p. 1-2). Comment « réconcilier une analyse plausible de ce qui est impliqué dans la vérité des propositions d’une certaine sorte et une analyse crédible de la manière dont nous pouvons connaître ces propositions, lorsque nous les connaissons » (ibid.) ?

Relever ce défi implique que soient menées de front réflexion métaphysique, sur la nature des choses et de leurs propriétés, et réflexion épistémologique, sur la nature et les modalités de leur connaissance. L’enjeu est de taille, car échouer à réaliser l’intégration des deux dans un domaine donné « fait de façon caractéristique apparaître comme manifestement défectueuses les explications de ce que c’est pour un contenu concernant ce domaine que d’être vrai ». Parvenir à le comprendre, « ce serait non seulement disposer d’une clé pour l’épistémologie et la métaphysique du domaine en question, mais ce serait aussi accéder à une partie essentielle de la compréhension que nous avons de nous-mêmes » (Peacocke 2004, p. 267). Plus largement, comme l’avait bien vu aussi Jacques Bouveresse, le défi porte sur la question même de la nature de la « connaissance philosophique » (Résumé des cours du Collège de France 2007-2008, p. 399).

Depuis une dizaine d’années, les recherches menées sur la nature de la connaissance philosophique, le défi de l’intégration, et la connaissance des essences se sont beaucoup enrichis. En faisant appel à des philosophes engagés sur ces sujets, ce colloque international se donnera pour ambition de faire le point sur ces recherches brûlantes et d’en dégager les perspectives. On s’interrogera donc sur les relations entre connaissance métaphysique et connaissance philosophique, sur la nature des essences et sur leur connaissance, sur les liens entre essences et modalités, sur la place que joue, pour élucider celles-ci, une réflexion sur l’essentialisme et sur les espèces naturelles, sans oublier la manière dont doit se faire l’articulation entre les formes a priori et a posteriori de la connaissance.

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