Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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L’étude de la structure des textes de traité bute souvent sur un obstacle : il s’agit de tablettes de grande taille, qui nous sont donc généralement parvenues de manière très incomplète, soit que les tablettes aient été détruites volontairement comme ce fut le cas des Vassal Treaties d’Asarhaddon à Nimrud, soit qu’on ait affaire à un simple phénomène physique : plus les tablettes sont grandes, moins elles ont de chances de rester intactes, comme le montre le triste état de la plupart des traités découverts à Tell Leilan. La structure des textes varie fortement selon les époques. On en possède trop peu datant du IIIe millénaire pour qu’une typologie soit possible pour cette période.

À l’époque paléo-babylonienne, on a affaire à des textes rédigés de manière unilatérale : chaque roi s’engageait par rapport au libellé du serment que son homologue lui avait envoyé, selon la procédure analysée précédemment. Ces textes, décrits comme « grandes tablettes », suivaient une rédaction tripartite : liste des dieux par qui le serment était prêté, clauses, et enfin malédictions en cas de parjure. Des différences de détail apparaissent néanmoins, qui montrent clairement qu’il n’y avait pas un modèle fixe suivi dans tous les cas.

Dans la seconde moitié du IIe millénaire, de nombreuses nouveautés peuvent être observées : la liste des dieux fut déplacée après les clauses, et les traités s’ouvraient souvent par un préambule historique. Chez les Hittites, il existait une nette différence entre les traités paritaires et les traités inégalitaires ; ces derniers étaient rédigés comme un discours tenu par le « suzerain » à son « vassal ». En revanche, les traités égalitaires étaient désormais formulés de façon bilatérale. Le traité entre Hattusili III et Ramses II en donne un exemple, même si les deux versions connues ne sont pas identiques et toutes les clauses ne sont pas réciproques.

Pour l’époque néo-assyrienne, les spécialistes distinguent entre les serments de fidélité prêtés par des sujets ou des vassaux et les traités conclus entre rois ; mais le terme de adê qui désignait ces deux catégories met l’accent sur leur point commun, à savoir le serment qui engageait ceux qui le prêtaient.