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La santé est devenue un enjeu de diplomatie et de politique étrangère dès les échanges qui ont présidé à l'organisation, à Paris, en 1851, de la première Conférence sanitaire internationale qui a réuni les diplomates et les médecins d'une douzaine de pays. Il y a de cela plus de 160 ans. Ce Colloque se propose de situer les enjeux de santé dans les pays en développement, dans le contexte des évolutions récentes de la gouvernance, de la géopolitique et de la diplomatie de la santé mondiale. Il s'agit d'interroger en quoi la diplomatie sanitaire, telle qu'elle s'exprime dans le monde contemporain, peut être une dimension des relations internationales utile à l'amélioration de la santé des populations pauvres et en quoi, ou comment, cette politique étrangère s'intéressant à la santé pourrait favoriser la réconciliation peut-être, entre les intérêts nationaux et les aspirations universelles de la santé mondiale, au premier plan desquelles l'égalité d'accès à la santé et l'équité dont nous avons vu, lors de la leçon inaugurale de la chaire, qu'elle constitue une « valeur philosophique de la santé mondiale ». Pour plus d'information sur la problématique du colloque, vous pouvez télécharger le texte du professeur Dominique Kerouedan (dans la rubrique Documents et médias).

La première journée s'intéressera à ces sujets dans des contextes classiques d'aide au développement. Le colloque sera ouvert par le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius en présence du Vice-président de l'Assemblée des professeurs du Collège de France, John Scheid. Notre invitée d'honneur est Henriette Diabaté, Grande Chancelière en Côte d'Ivoire, qui partagera avec nous sa vision des femmes en Afrique.

La première matinée portera sur les relations entre mondialisation, diplomatie et santé mondiale, et sera présidée par le politologue Professeur Ghassan Salamé, ancien ministre de la Culture au Liban et directeur de l'Ecole des affaires internationales de Sciences Po. L'Afrique y sera représentée par d'illustres intervenants en provenance de Bamako, Yaoundé, Abidjan, et par le Secrétariat des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique dont le siège est à Bruxelles.

La première partie de l'après-midi sera présidée par le Docteur Gustavo Gonzalez Canali représentant la France au Groupe Diplomatie et santé pour le Ministère des affaires étrangères. Le Brésil, dont la politique de solidarité passe par la diplomatie sanitaire, nous fait l'honneur d'envoyer Professeur Deisy Ventura de l'Université de Sao Paulo. Nous attendons beaucoup d'Ilona Kickbush, pionnière dans le domaine, qui dirige à l'Institute of Graduate Studies de Genève des enseignements sur la gouvernance et la diplomatie sanitaires mondiales.

La seconde partie de l'après-midi sera présidée par le Docteur François Décaillet, du Bureau de l'OMS à New Delhi (Inde) et portera sur la recherche pour le développement en santé, avec un focus sur les questions d'accès aux médicaments dans les pays en développement et le rôle des fabricants dans les pays émergents

Dominique Kerouedan

Santé mondiale. Enjeu stratégique, jeux diplomatiques

« La santé est devenue, au fil de la mondialisation, un sujet de politique étrangère, de sécurité internationale, de gouvernance mondiale. Elle n’est qu’un terrain parmi ceux que les puissances utilisent pour gagner en influence, en prestige, en pouvoir. Cet ouvrage révèle le contenu, masqué par un discours s’adressant à l’émotion, d’interventions en matière de santé de plus en plus déterminées par les intérêts des États occidentaux et de leurs groupes de pression ainsi que par les logiques des industries multinationales. Ainsi se dessine, par exemple, une géopolitique du médicament qui prend en otage non seulement les populations et les malades, mais aussi les décideurs nationaux et les dirigeants des institutions internationales.

Réunissant des chercheurs d’Afrique, d’Amérique latine, du Proche-Orient et d’Europe ainsi que des diplomates et acteurs de terrain, cet ouvrage examine des situations nationales variées, sous l’angle de la santé publique, des relations internationales, de la sociologie, de la science politique, du droit et de l’éthique. Il montre notamment en quoi l’intervention discriminante des bailleurs dans le domaine de la santé se révèle un véritable obstacle au développement des pays bénéficiaires et accroît, en dépit des discours, l’iniquité. »

Kerouedan D. (dir.), Santé mondiale, Enjeu stratégique, jeux diplomatiques, Les presses de Sciences-Po, 2016, 300 p.

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