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En l’an 1000, un copiste qui compte parmi les grands maîtres de la calligraphie arabe, ‘Alī b. Hilāl, plus connu comme Ibn al-Bawwāb, achevait la transcription d’une copie du Coran qui est de nos jours conservée à la Chester Beatty Library de Dublin. Le manuscrit lui-même ne nous retiendra guère, sauf pour un point : son écriture. Celle-ci est en définitive relativement proche de celle que nous trouvons sur des exemplaires imprimés contemporains. En d’autres termes, un lecteur n’aurait de nos jours guère de difficulté à lire cet exemplaire vieux d’un millénaire. À titre de comparaison, un manuscrit latin de la même époque donnerait sans aucun doute plus de fil à retordre à celui qui, sans avoir reçu une formation de paléographie latine, tenterait de le déchiffrer.

Si le temps semble s’être arrêté à une date très haute pour l’écriture arabe, les premiers siècles de l’islam ont connu un développement graphique qui retient l’attention parce qu’il concerne presque exclusivement, dans le domaine des manuscrits, les copies du Coran qui, par ailleurs, ont été produites en quantités considérables. Pour l’étudier, les chercheurs disposent par chance d’une abondante documentation dont la recherche a cependant longtemps négligé l’importance tant pour l’histoire du texte coranique que pour la connaissance de la civilisation de l’islam au cours des quatre premiers siècles. Les manuscrits de cette période apparaissent souvent comme des feuillets isolés et, partant, comme des témoignages dont l’exploitation est difficile. Or cette dispersion est souvent récente et concerne principalement des exemplaires du Coran qui étaient en fait entreposés sans soin particulier dans un même lieu, à l’abri des souillures qui auraient pu affecter le nom divin. Nous connaissons quatre importants dépôts qui ont joué un rôle central pour notre compréhension de cette histoire et qui ont été « découverts » successivement depuis la fin du XVIIIe siècle.

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