Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
-

Ce sujet moins connu prend de plus en plus d’importance. Depuis 2007, l’humain vit majoritairement en ville. Cessons d’imaginer la ville comme un « espace strictement non naturel » sorti des écosystèmes « sauvages », et à l’écart de tout. Il est vrai qu’au début, l’humain détruit et s’installe mais, rapidement, la biodiversité revient et tire parti de nouveaux milieux très spécifiques, comme ces nouvelles espèces de moustiques apparues récemment dans le métro londonien ! Le vivant tire parti de la verticalité, de la température souvent plus clémente en hiver, de l’usage moins massif de produits phytosanitaires, de l’absence de prédateurs et de la présence de… beaucoup d’humains ! Ceci ne va pas être sans conséquence pour la propagation des maladies infectieuses. Prônons le retour de la biodiversité en ville et la « verdisation » des villes, le maintien de trames, vertes et bleues, le développement des sciences participatives, de la bio-inspiration, etc. Une véritable écologie urbaine avec tous les aspects énergétiques sous-jacents doit être développée, qui permettra l’essor de nouvelles pratiques et technologies vitales pour le bien-être des humains.

En matière de santé publique, les exemples se multiplient depuis peu qui démontrent les impacts du dérèglement climatique et des pertes de biodiversité, comme le développement parfois spectaculaire de maladies infectieuses, auto-immunes et allergiques. Un appauvrissement de la biodiversité entraîne une disharmonie des systèmes et des conditions bien plus grandes de dissémination et de virulence des pathogènes. Les métapopulations d’eucaryotes microbiens semblent ubiquistes. Les pertes de biodiversité favorisent la dissémination des parasites. Le récent intérêt pour l’évolution du microbiote intestinal chez l’humain amène à des découvertes étonnantes et majeures : 300 maladies (certaines dues à la durée de vie) sont apparues chez l’humain depuis 1940. Fièvre jaune, fièvre d’Ebola, dengue, chikungunya, paludisme, SRAS, leishmanioses, tripanosomiases, borréliose de Lyme, hantaviroses, leptospirose, etc., sont des pathologies très dépendantes des fluctuations de la biodiversité : les changements d’hôtes sont déterminants à suivre et étudier. Maladies auto-immunes et allergiques sont également en explosion et fort préoccupantes.