Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

L’adaptation à la course bipède occupe une place centrale parmi les adaptations biologiques qui ont permis le développement d’une prédation efficace sur des mammifères de taille moyenne à grande. Au sein des Primates, les hommes sont les seuls à présenter une réelle aptitude à la course d’endurance, notamment grâce à un système de thermorégulation dont l’efficacité repose sur une importante sudation. C’est probablement avec Homo erectus, il y a environ deux millions d’années, que cette adaptation à la course s’exprime pleinement pour la première fois. Les changements de comportements qui l’accompagnent précèdent de peu les premières sorties d’Afrique par des représentants du genre Homo qui sont désormais capables de survivre dans des milieux variés. On trouve, dès cette époque, des hominines dont les proportions corporelles sont proches de celles des hommes actuels. Les modifications anatomiques qui ont abouti à ce nouveau modèle adaptatif impliquent l’allongement des membres inférieurs et une stabilisation de la tête et du tronc pendant la course. Cette dernière est facilitée par des transformations de la musculature nucale et dorsale, et par une évolution de l’oreille interne mieux à même de contrôler les mouvements relatifs de la tête et du corps durant la course. Des modifications squelettiques de la colonne vertébrale et du bassin réduisent le stress mécanique, tandis que le pied et le mollet deviennent capables d’absorber des chocs mécaniques plus efficacement, et jouent ainsi un rôle de ressort à chaque foulée. Par ailleurs, une meilleure régulation thermique du cerveau est permise par l’accroissement de la circulation veineuse du neurocrâne.