Amphithéâtre Marguerite de Navarre, Site Marcelin Berthelot
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Résumé

L’activité de chasse pour assurer la subsistance d’un groupe humain est directement dépendante de l’accessibilité d’un certain territoire. Et la capacité porteuse de ce dernier influe sur la démographie qui est considérée comme un facteur déterminant de structuration sociale. De fait, la taille des territoires exploités varie grandement en fonction de la productivité de l’environnement et de ses variations saisonnières. Dans les hautes latitudes, les territoires exploités par les chasseurs-collecteurs peuvent être immenses (64 000 km2 chez les Nunamiuts du nord de l’Alaska). Ils sont peuplés par des populations dont la densité reste très faible et qui doivent faire preuve d’une grande mobilité. À l’inverse, des zones plus favorisées ont été peuplées dans le passé par des groupes de chasseurs-collecteurs plus sédentaires et aux effectifs plus importants sur des territoires plus réduits. Le long de ce cline, alors que la possibilité de famines diminue, la capacité à générer des surplus alimentaires et à constituer des réserves de vivres augmente. On assiste ainsi à la mise en place de sociétés plus hiérarchisées (en fonction de la richesse ou des liens de parenté) et à l’apparition de moyens d’échanges standardisés. Des populations plus denses et des territoires plus restreints entraînent aussi un degré de violence plus élevé entre groupes. Les Amérindiens de la côte nord-ouest de l’Amérique du Nord représentent un des exemples les plus représentatifs de ce modèle, avec l’apparition d’une aristocratie héréditaire et de l’esclavage dans des économies qui ne sont pas encore des économies de production. Un sujet qui reste débattu est celui du lien entre densité de population et taux d’innovation technique dans les sociétés paléolithiques.