Amphithéâtre Guillaume Budé, Site Marcelin Berthelot
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Les bibliothèques de particuliers (2)

La bibliothèque de la famille d’Aurelia Ptolemaïs

Cette bibliothèque aurait été constituée au IIIs. avant d’être mise au rebut au IVs. C’est à la suite d’une enquête partant de deux documents qu’a pu être reconstituée cette bibliothèque (contenant deux exemplaires de l’Iliade, une œuvre historique et le livre XVIII des Cestes de Jules l’Africain) dont la dernière propriétaire fut une certaine Aurelia Ptolemaïs, fille d’Hermogène, personnage important de la cité d’Oxyrhynchos. La copie du testament de ce dernier au verso du rouleau qui contenait les Cestes de Jules l’Africain suggère que cette œuvre ne devait présenter que peu d’intérêt pour Aurelia Ptolemaïs. Si elle a peut-être conservé l’œuvre d’Homère pour l’éducation de ses enfants, il paraît plus prudent de voir dans cet ensemble de quatre manuscrits le reflet des goûts éclectiques du père (poésie, histoire, critique littéraire).

La bibliothèque de la « seconde trouvaille » d’Oxyrhynchos

Entièrement consacrée à la littérature grecque classique, cette bibliothèque aurait été utilisée jusqu’au IVs. avant d’être, elle aussi, jetée dans un dépotoir. Elle se caractérise par sa large amplitude chronologique  ̶  le manuscrit le plus ancien remonte au IIs. av. J.-C.  ̶, qui impliquait un entretien régulier des livres (certains d’entre eux portent en effet des traces de réparation, d’autres de traitement contre les insectes). Cet ensemble dessine le profil d’un amateur de littérature grecque, avec une prédilection pour la poésie lyrique, qui ne se contente pas de lire les œuvres mais qui se dote d’instruments de travail permettant de mieux les comprendre. Plus qu’un amateur, nous aurions affaire à un érudit, peut-être un grammairien (ou une lignée de grammairiens) comme semble en témoigner le nombre impressionnant de gloses appartenant à plusieurs mains (dont certaines, de nature tachygraphique, pourraient être des notes prises pendant des cours).

La bibliothèque d’un amateur de romans ?

Il n’est pas impossible qu’un ensemble de sept manuscrits trouvés à Oxyrhynchos et datés des IIIe/IVs. ait formé une bibliothèque au sens propre du terme. La forte présence de romans grecs (Leucippé et Clitophon d’Achille Tatius, le Roman de Sesonchôsis et un roman non identifié) donne à cet ensemble un faciès suffisamment caractéristique pour aller dans ce sens mais l’hypothèse n’en reste pas moins fragile.