Salle 5, Site Marcelin Berthelot
En libre accès, dans la limite des places disponibles
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Les appartements réservés aux reines – reines régnantes, reines régentes et reines douairières – dans les palais royaux se sont considérablement agrandis à la fin du xvie siècle et au cours du xviie siècle. Et bien qu’en grande partie disparu, l’art qui agrémentait ces espaces a connu un essor remarquable durant cette même période. Pourtant, en dépit de l’apparente contrainte de la loi salique, les reines de France ont occupé une place importante dans le gouvernement de l’époque.

Dans une galerie à Fontainebleau appelée « Galerie de la reine », quand elle fut achevée en 1606 (démantelée par Napoléon et connue maintenant sous le nom de « Galerie de Diane »), les idéaux de la nouvelle dynastie des Bourbon se trouvent représentés pour la première fois à une échelle monumentale. La décoration s’écartait des normes antérieures de manière fondamentale, dans la mesure où dans la nouvelle galerie, Henri IV avait personnellement soutenu – et même entrepris – la création d’un lien direct, visible, politique même, entre sa femme Marie de Médicis et lui. La galerie fait savoir, visuellement, et dans un langage métaphorique, que les reines étaient des partenaires essentielles pour mener à bien le programme politique de la monarchie de construire l’État. Le pouvoir de la reine, tel que le concevait Henri IV, est lié à la conception chrétienne du mariage uni indissolublement par les liens de l’amour. L’image de la dyade royale qu’Henri autorisa pour représenter la nouvelle dynastie des Bourbon laisse entendre que la dynastie bénéficie d’un apport politiquement important pour l’époque : un retour définitif dans le sein de l’Église catholique. La « Galerie de la reine » à Fontainebleau est la confirmation qu’Henri IV avait établi un précédent pour la naissance d’une idéologie de complémentarité et d’autorité conjointes durant son règne.