Salle 2, Site Marcelin Berthelot
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Une autre question est celle de la formation de l’identité des habitants d’une nouvelle polis. Un sentiment communautaire naissait dès le début avec les pratiques sociales, c’est-à-dire avec les fêtes et les rites auxquels les habitants étaient associés. Ces pratiques renforçaient la légitimité des fondements du nouvel ordre social, y compris celle des différents groupes sociaux, des domaines et des étapes de la vie, et de la territorialité. Il ne s’agit pas de considérer que de tels rituels ne jouaient aucun rôle dans les métropoles, bien au contraire ; en fait, on veut souligner qu’ils n’y jouaient pas un rôle aussi fondamental. Néanmoins, dans les nouvelles colonies, telles que nous pouvons les analyser en Méditerranée occidentale ou en mer Noire, on comprend au moins en partie comment ces rites et ces fêtes se reflètent dans une topographie sacrée qui s’est rapidement modifiée, mais qui apparut dès le début descolonies. La vénération de l’oikistès auquel la fondation était attribuée faisait d’emblée partie de ces pratiques. Dans le cadre de ces rites et de ces fêtes, les mythes et les divinités qui existaient depuis la nuit des temps servaient de trame générale pour dessiner les premières normes de la vie en communauté. L’emphase mise sur l’ancienneté et sa représentation pourrait ainsi expliquer l’architecture des édifices et des monuments ainsi que le recours marqué à certaines pratiques votives. Les mythes permettaient également aux Grecs de se situer par rapport à ceux qui vivaient à l’extérieur des poleis, les aidant aussi à se positionner comme groupes spécifiques.